Félix

Kikwete, après le mandat il y a une bonne soupe d’ugali

Jakaya-KIKWETE-1140x641Pendant que certains s’aplatissent à leur trône comme des sangsues en peaufinant des stratégies machiavéliques pour un éventuel « glissement », d’autres tiennent compte de signes des temps et préfèrent une sortie honorable. Le président tanzanien Jakaya Kikwete est l’un de rares fils d’Afrique qui a compris qu’il faut savoir quitter le pouvoir avant que celui-ci vous quitte.

L’année 2016 est pour certains pays africains celle de la présidentielle et des fins des seconds mandats pour bon nombre de présidents (Joseph Kabila, Denis Sassou Nguesso, Yoweri Museveni, Paul Kagame, Pierre Nkurunziza, etc.).

En prévision de ces échéances, les stratèges politiques mettent en œuvre des plans B soit pour organiser les élections ou les contourner. Pour y arriver, ils prêchent et imposent des consultations, des référendums et des dialogues qui, selon eux, constituent un schéma de sortie à la crise qui pourrait secouer ces pays respectifs.

Un prétexte ? Une voie de sortie ? Pourquoi doit-on parler de la crise pendant qu’on prétendait avoir tiré des leçons de dernières élections ? Des prophètes des malheurs ?

En même temps, chantages, rumeurs et procès d’intention fusent de partout et créent un climat délétère dans certains pays. Evidemment, ce climat est entretenu par ces politiques véreux qui ne veulent pas se prononcer définitivement sur leur éventuel départ. « Si on donne sa langue à un chat il finira par miauler. Vaut mieux la donner à une pierre pour qu’elle se taise pour du bon ».   

Jakaya Kikwete, autorité morale du CCM (Chama Cha Mapinduzi), parti au pouvoir, a surpris plus d’un le week-end dernier à Dodoma, la capitale administrative dans le centre du pays. Il mit fin à toutes les rumeurs lui prêtant l’intention de se représenter pour briguer un 3e mandat interdit par la Constitution. Mais comment l’a-t-il fait cousin ? Contrairement à ses homologues stratagèmes, il a déclaré haut et fort qu’il ne sera pas candidat à sa propre succession.

Loin de brouhahas politiques, cet homme raisonnable a choisi d’aller déguster paisiblement  sa soupe d’ugali après son second quinquennat. N’en déplaise! Si Jakaya Kikwete n’existait pas il fallait l’inventer. Ce digne fils d’Afrique a fait preuve d’une leçon d’alternance à ces égoïstes-prédateurs qui s’agrippent à leurs trônes en écrasant leurs peuples. Rien qu’une simple déclaration ! Faites autant si réellement vous n’avez pas d’agenda caché.


L’éventuel 3e mandat de Kabila scinde l’opposition

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A qui mieux mieux. Le message de Joseph Kabila adressé à la nation lors du 55e anniversaire de l’indépendance de la RDC fractionne davantage l’opposition politique congolaise. Comme une poire scindée en deux, le camp des partants et des non-partants au dialogue montent au créneau et chaque camp se justifie. 

L’idée d’un dialogue national par les Congolais et pour les Congolais enchante tout le monde. Mais certains politiciens véreux en trouvent là une opportunité pour assouvir leur soif et s’éterniser au pouvoir. Les plus farouches brandissent la Constitution en démontrant que Kabila ne peut plus se présenter à l’élection présidentielle prochaine. Tandis qu’un autre camp conditionne la tenue d’un tel dialogue à la participation de la communauté internationale qui, selon eux, doit modérer ce débat en toute conscience et sérénité. Les autres par contre sont opposés à cette idée et considèrent que c’est une affaire congolo-congolaise qui ne requiert d’aucune médiation internationale. 

Pour une énième fois, la plateforme  » Dynamique pour l’unité d’action de l’opposition » a dit sa messe à la paroisse Notre-Dame de Fatima (Kinshasa), et cela, après le décryptage minutieux du discours de Joseph Kabila. Ces hommes politiques qui ont dit non au dialogue ont brisé le silence en répondant  » step by step «  (coup sur coup) à Joseph Kabila. Ils dénoncent son manque de volonté politique d’organiser les élections libres, crédibles et transparentes dans le délai constitutionnel.

Il a suffi d’une déclaration de 7 points, entre autres : le calendrier électoral global, l’enrôlement de nouveaux majeurs, la sécurisation du processus électoral, le découpage territorial, le dialogue, la neutralité de la Céni (Commission électorale nationale indépendante et la session extraordinaire pour qu’ils démontrent les manoeuvres dilatoires du président sortant, d’organiser son  » glissement « .

Par conséquent, les groupes parlementaires de l’opposition ont décidé de boycotter toutes les plénières de l’Assemblée nationale relatives à l’examen du projet de loi portant « Répartition des sièges ». La Dynamique réitère sa position de ne pas participer au dialogue et aux consultations présidentielles initiés par Joseph Kabila. Elle dénonce par ailleurs les déficits budgétaires chroniques de la Céni, notamment, la persistance des déficits chroniques dans les lignes budgétaires de 2012 à 2015, alors que la primature et la présidence ont enregistré un dépassement dans leurs allocations pendant la même période.

Grade à été l’indignation des groupes de l’opposition en entendant le président Kabila dans son discours du 30 juin 2015 souligner :  » Les besoins pour que l’organisation réussisse des élections s’élèvent à plus d’un milliard de dollars, alors que le budget pour l’ensemble des besoins de l’Etat était arrêté à neuf milliards de dollars « . Ils ont par contre fait remarquer que  » les élections ne se financent pas en un seul exercice bugdétaire « . Ils ont aussi dénoncé le financement par le gouvernement de projets non autorisés par l’autorité budgétaire, notamment la construction de l’hôtel du gouvernement et du parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo.


Claudy pose un lapin aux Kinois

ClaudyAnnoncé pour un enregistrement en public de  » Couleurs Tropicales «  à Kinshasa, Claudy Siar n’est pas venu à sa propre fête pour célébrer son 20 ème  anniversaire. Loin de ses fans afflués à grande pompe à la Halle de la Gombe, le présentateur vedette de cette émission référence a soufflé sur ses bougies par WahtsApp sans même évoquer les raisons évidentes de son absence.

Déçus, les Kinois se demandent si  » l’homme de génération consciente  »  les a posé un lapin.  A quelques heures du show, Cécile Mégie, directrice de RFI, avait auparavant annoncé évasivement cette absence en évoquant des raisons d’ordre administratif.  Les Kinois ne se demandent rien , de peur d’entendre leurs propres réponses. Comment expliquer que Claudy et toute l’équipe de  » Couleurs tropicales «  et RFI avaient au préalable perdu de vue sur la validité du passeport de celui-ci alors que l’événement  lui-même était annoncé des mois avant ?

Tiken » L’oreille affûtée et l’œil vif de la génération consciente «  est-il frustré pour le refoulent du chanteur de reggae ivoirien Tiken Jah Fakoly dès son arrivée à l’aéroport de Kinshasa où il devait donner un concert ? Kinshasa devient un  » No man’s land  » pour artistes engagées ? Cette année, la capitale congolaise a un back-ground corsé en cette matière.

Jazz

L‘annulation du concert d’un groupe de Jazz américain «  Le Quartet Adam Larson » prévu à Masina et délocalisé ensuite à l’ambassade des États-Unis.

MaestroLa polémique autour de lAnnulation du concert de Stromae pour des raisons médicales sans annoncé un éventuel report.   » Urgence médicale « , avait déclaré les organisateurs de cet événement.


Véronique Cazeneuve rend hommage aux 3 poètes de la négritude

Aime C

 » Rien de plus haut ou de trop grand qu’investir dans le capital humain, principalement dans la jeunesse  » dixit Véronique Cazeneuve. La directrice des éditions « A dos d’âne » est engagé dans l’éducation de la jeunesse congolaise. Sous la casquette d’acteur d’éducation, l’épouse du ministre de l’intérieur de la France, a, dans le cadre de la semaine française Kinshasa foulé le sol congolais avec un lot de 3.000 coffrets des livres dans sa besace rassemblant les portraits des pères fondateurs de la négritude.

Les collégiens congolais sont invités  à s’imprégner de la magie de la parole des pères fondateurs de la négritude dont Léopold-Sédar Senghor, Aimé Césaire et Léon-Gontran Damas. Le vœu le plus ardent de cette jeune éditrice est de donner le meilleur pour le développement futur de cette jeunesse.

Riche en symbolique, ce geste, à en croire, Mme Caseneuve, constitue pour ces trois poètes contemporains un honneur de faire passer le flambeau de leur chef-d’œuvre auprès des jeunes lecteurs congolais pour qu’ils s’en s’approprient.
 » Ceci est un moment infiniment émouvant que de voir ces livres entre les mains des écoliers congolais, a-t-elle avoué, en affirmant que ces enfant vont s’emparer de l’inspiration, de l’intelligence et de la philosophie de ces figures fondamentales dont leur engagement a porté très haut la voix des peuples opprimés en permettant la reconnaissance des valeurs et des cultures négro-africains « .

Isidore Ndaywell, le commissaire général du comité d’organisation internationale de la Francophone à Kinshasa a affirmé et infirmé que ce combat de la négritude porté par ces poètes fait partie des fondamentaux de la culture francophone et négro-africaine, avant de conclure que la langue française retrouvera sa survie et son avenir en RDC.

M. Hamidou Sall, conseiller du président Abdou Diouf, a pour sa part évoquée l’importance de la lecture en soulignant que  » c’est un voyage immobile qui nous fait acquérir le savoir et les acquis d’une civilisation universelle ».
Il a estimé que les africains ont puissamment participé à l’évolution de cette langue et ne doivent pas être complexé de s’en approprier du fait que leurs pères ont donné de leur sang, sacrifié leur identité, abandonner leurs champs et leurs dialectes pour bâtir cette langue qui révèle de l’identité d’humanisme.
Il a reconnu qu’il y a en chaque homme une portion de métissage qui fait de lui   » un citoyen d’ici et d’ailleurs ».
Ces trois livres sont une constellation des talents signés par de grands noms la littérature contemporaine dont Véronique Tadjo (L.S.Senghor, le poète des paroles qui durent), Nimrod (L.-G.Damas, le poète Jazzy) et Bruno Doucey (A. Césaire, un volcan nommé poésie) et accompagnés des illustrations afin que les lecteurs plongent dans le monde de la créativité.


Où t’es Stromae, on te cherche à Kin

Euh…Stromae…Où t’es? Où t’es, papa? Où t’es Maestro ? Où t’es passé ? Où te caches-tu ? C’est pas formidable ce que tu fais, tu sais. On te cherche partout à Kin. Dit-nous quelque chose Maestro. Maman dit que lorsqu’on cherche bien, on finit toujours par trouver. Mais où t’es ? Putain ! Tu ne vient pas nous bercer? Mais pourquoi t’as annulé ce machin de concert ? Ils t’ont largués ? Un problème du magot ? Une sale affaire politique ou le show du Palais des congrès à Brazzaville t’a flanqué une grippe ? C’est pas formidable!

 

Ça doit, faire au moins mille fois qu’on essaie d’expliquer à tes fans que tu ne viendra pas jouer au Théâtre de verdure de Kinshasa. Ils n’en croient pas. D’autres étaient venus de l’intérieur du pays pour se délecter au son de ta voix papa.
Tout le monde était chaud-bouillant. Tes fans avaient déjà mis leurs batteries en marche pour chanter et danser avec toi papa. Tu leur manque énormément Maestro.

Pendant que les uns se pomponnaient et que les autres s’affairaient pour se trouver un billet pour ce gigantesque concert, promu formidable, un communiqué de presse de l’agence de communication Pygma leur coupa l’herbe sous le pied :  » Le Maestro a regagné la Belgique pour des raisons médicales ».

Le concert de Kigali (Rwanda), le pays d’origine du Maestro est par ailleurs maintenu, a annoncé à cet effet sa cellule de communication. Mais ce maintient met la puce à l’oreille de Kinois et alimente les rumeurs les plus folles.


Dialogue politique : le partage du gâteau congolais pose problème

GateauDepuis son accession à l’indépendance, la RDC est l’objet de plusieurs crises dont l’une des causes est jusqu’à ce jour la contestation de la légitimité des institutions et de leurs animateurs. Sur ce, les Congolais se sont vu proposer des dialogues politiques en vue de mettre fin à ces différentes crises et d’instaurer des institutions politiques fortes. Mais ces forums qui ont suscité d’abord l’espoir au sein de la population se sont révélés plus tard des coquilles vides.

 » Chasser le naturel, il revient au galop  ». C’est le sempiternel recommencement. La hantise du dialogue. Ce terme refait encore surface et s’impose dans le vocabulaire quotidien des Congolais. Du fonctionnaire de l’Etat aux mamans maraîchères, on en parle. C’est l’actualité.

Mais la question primordiale est celle de savoir si ces politiques congolais dialoguent pour l’intérêt supérieur de la nation et des solutions durables ou simplement pour des intérêts égoïstes?

Du dialogue intercongolais aux concertations nationales, le citoyen lambda s’interroge sur le bien-fondé de tous ces forums. Convoqués dans le but de renforcer la cohésion nationale et d’instaurer la démocratie, ils se sont transformés pour la plupart des cas en des conciliabules de partage de pouvoir au détriment de la population et sont venus détériorer le climat sociopolitique.

A seize mois de la tenue de l’élection présidentielle et de la fin du dernier mandat de Joseph Kabila, le chef de l’Etat congolais propose un dialogue à l’opposition. Une carte blanche ou un traquenard ?

L’idée d’un énième dialogue politique enchante ou agace ? La mouvance se délecte. L’opposition politique grimace. La population garde encore les stigmates de différents rassemblements qui ont fait feu de paille. Les Congolais sont pessimistes au regard de tout tambourinage sur ces genres forums qui tiennent en haleine toute la population pour ensuite décevoir, notamment, les concertations nationales qui ont accouché d’une souris.

Mais pendant ce temps, le violon ne s’accorde pas au sein de l’opposition politique et les avis restent partagés. Une frange de l’opposition veut s’inviter au mangeoire et est en tractations avec les émissaires de Kabila pour trouver un format à ce dialogue. Ils en trouvent une opportunité pour discuter de certains contentieux et de baliser la voie pour Joseph Kabila de s’en aller calmement ( Est-ce réellement son avis ?). D’autres par contre estiment que cette messe politique favoriserait le glissement de Kabila qui veut à tout prix défendre son bifteck et s’adjuger un mandat de plus. Ils soulignent par ailleurs que si la mouvance avait l’intention d’un dialogue franc, elle l’aurait convoqué au sortir des élections controversées de 2016 dont la légitimité de Kabila est jusque-là mise en cause.

C’est dans cette optique que les non-partants au dialogue ont répondu à Kabila à travers une  » déclaration politique à Kinshasa ». Ils lui ont fait part de leur refus catégorique de s’embarquer dans ce bateau qui conduirait à une quelconque transition. Ils se disent prêts pour la bataille électorale .

 » C’est un cadeau empoisonné, voir en un cheval de Troie de Kabila auquel les opposants congolais doivent faire très attention « , juge un analyste politique.


Une décoction qui guérit tout, ça existe à Kinshasa

MTLes dividendes à tirer lorsque les tradipraticiens se livrent à cœur joie à des campagnes publicitaires illicites dans les médias, c’est la vente d’illusions. De cette cacophonie amplifiée et entretenue par les chaînes des radios et télévisions, d’une part, et d’autre part le ministère de la Santé publique, le malade kinois se fait embobiner et rançonner à ciel ouvert par des charlatans. La publicité enrobe ces produits traditionnels en ne laissant aucun choix au pauvre malade qui en pâtit au lieu d’en guérir.

En Afrique, jusqu’à 80 % de la population a recours à la médecine traditionnelle. C’est ainsi que pour se faire une place dans ce secteur, guérisseurs, phytothérapeutes, herboristes, petits sorciers ont envahi l’espace médiatique congolais avec des émissions de santé qui n’ont de santé que le nom. Sans contenu scientifique, dénuées de toute pudeur, lesdites émissions foisonnent en faisant l’apologie du sexe. Dans la plupart de cas, elles ont tendance à jeter le discrédit sur la médecine moderne. On verse dans la publicité agressive sur l’art de guérir par les produits traditionnels, pourtant interdits par la loi.

Des mixtures au gingembre, aux écorces d’arbre, aux racines et autres substances toxiques rivalisent tous le long des rues et marchés de Kinshasa. Parfois dans des bouteilles en plastique repêchées dans des caniveaux et poubelles, le dosage et les conditions hygiéniques dans lesquelles sont fabriquées ces mixtures restent un secret des dieux.

 » Cette décoction traite les hémorroïdes, paludisme, cancer, le rhumatisme, le sida, la myopie, le myome, l’hypertension artérielle, la stérilité, etc. «  Bon Dieu ! Si seulement cela était possible, la médecine chinoise qui vante tant les vertus de l’acupuncture courberait l’échine devant cette médecine de l’Afrique subsaharienne.

A certaines heures, regarder le petit écran devient monotone, à croire que les grilles de programmes des médias audiovisuels auraient subi une uniformisation. Même magazine, même invité, même sujet, même décor diffusé simultanément sur différentes chaînes. Des témoignages de malades qui auraient retrouvé la santé en un temps record grâce à ces traitements. Serait-ce un bourrage de crâne ? C’est la loi du moindre effort qui conduit à la médiocrité qui, par contre, renfloue les poches de ces marchands de boniments.

Sur ce, le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), l’organe de régulation des médias congolais tape du  poing sur la table et rappelle à l’ordre les tradipraticiens et les journalistes à se conformer à l’esprit et à la lettre de la réglementation en vigueur. Désormais, pour éviter cette descente aux enfers, le CSAC  exige un avis de conformité avant toute production et diffusion des émissions de santé et promet de sanctionner les récalcitrants.

Devant cette instance de régulation, les tradipratriciens et les professionnels des médias se rejettent la responsabilité. Les premiers chargent les prétendus journalistes qui poussent à l’erreur l’herboriste illettré après avoir empoché leur cagnotte ou pourboire (coupage dans le jargon).

M. François Kacingu, phytothérapeute et président du Conseil national des tradipraticiens (CNT), a pour sa part, plaidé pour l’assainissement de ce secteur en accusant par ailleurs le ministère de la Santé publique qui, selon lui, entretient sciemment ce désordre par son refus de reconnaître juridiquement cette structure. Il a affirmé que cette reconnaissance permettra à éviter la descente aux enfers de la médecine traditionnelle en débusquant et bannissant les moutons noirs de la profession.

 » Il faut doter le CNT de bases juridiques lesquelles lui faciliteront de mettre le ménage, de recenser et d’identifier tous les tradipraticiens exerçant sur l’ensemble de la RDC, « , a-t-il indiqué, avant de souligner que  » L’ambition dont on a pas la compétence est un crime « .

Outre sur le petit écran, des mixtures au gingembre, écorces d’arbre, racines et autres substances toxiques rivalisent tout le long des rues et marchés de Kinshasa. Certaines sont vendues dans des papiers d’autres dans des bouteilles en plastique repêchées dans des caniveaux et poubelles. Le dosage et les conditions hygiéniques dans lesquelles sont fabriquées ces mixtures restent un secret des dieux.

 » Cette décoction traite les hémorroïdes, paludisme, cancer, le rhumatisme, le sida, la myopie, le myome, l’hypertension artérielle, la stérilité, etc. «  Bon Dieu ! Si seulement cela était possible, la médecine chinoise qui vante tant les vertus de l’acupuncture courberait l’échine devant cette médecine de l’Afrique subsaharienne.


Affaire fosse commune : une industrie de la mort à Kinshasa ?

Ph. lavdc.net
Ph. lavdc.net

L’opposition politique congolaise est catégorique. Elle ne va pas par le dos de la cuillère pour qualifier de crime contre l’humanité l’inhumation dans des conditions abjectes de plus de 425 cadavres dans une fosse ou tombe commune à Kinshasa. Elle soupçonne l’existence d’une industrie de la mort en RDC chargée d’assumer des services macabres d’épuration.

Sans vergogne, réunis comme un seul homme dans une salle paroissiale de Kinshasa, les membres de l’opposition congolaise ont dans une déclaration politique dénoncé l’existence d’un charnier à Kinshasa. Cette sale besogne, estime-t-elle, fait penser à un massacre dont l’inhumation a été faite dans la précipitation et dans la clandestinité par l’Etat congolais pour cacher sa barbarie.

A l’unisson, ces opposants chargent l’Etat congolais d’être responsable des causes de la mort de ces personnes qui, selon eux, auraient été tuées lors des différentes manifestations à Kinshasa. Ils exigent une enquête crédible, indépendante et efficace pour éventrer le boa et établir les faits et responsabilités.

Trop sceptiques à l’idée de voir le gouvernement congolais diligenter cette enquête, les acteurs politiques crient déjà à la machination et réclament une enquête mixte et internationale pour éclairer l’opinion.  » Une enquête dont on serait juge et partie ? Cela risque d’étouffer la vérité « , soulignent-ils. 

Le gouvernement pour sa part trouve demande insultante et propose une enquête judiciaire confiée au procureur du parquet de Kinkole. Serait-ce un faux-fuyant ? s’interroge l’opinion tant nationale qu’internationale.


Kinshasa : des cadavres sans papiers condamnés pour occupation anarchique

Ph. rfi.fr
Ph. rfi.fr

« Dis-moi comment tu enterres tes morts, et je te dirais qui tu es ». Le feuilleton judiciaire opposant les citoyens cadavres enrôlés et identifiés aux cadavres sans papiers pour occupation anarchique et surpeuplement de la morgue centrale de l’hôpital de Kinshasa continue de défrayer la chronique. A peine installée, la Haute Cour des contentieux a du pain sur la planche. Elle a rendu un arrêt déguerpissant environ 425 corps présumés être ceux d’indigents de cette institution mortuaire pour une fosse commune dans la périphérie de Kinshasa (Maluku). Pas d’appel, de sursis ni de respect à l’endroit de ces  » cadavres fraudeurs «  qui occupaient illégalement les frigos de cette morgue.

Les rumeurs les plus folles courent à la suite du tollé général provoqué par la découverte macabre des cadavres inhumés sans funérailles ni moindre respect dans un charnier à Kinshasa. Curieusement, contre toute attente, c’est la puanteur dégagée par ces corps qui a alerté les populations environnantes à dénicher la cachette. L’opinion tant internationale qu’internationale est indignée. On trouve en cette opération beaucoup de zones d’ombres méritant une clarification.

Le gouvernement congolais est sur la défensive. Le patron de l’Intérieur assume. Il a tenté de calmer les esprits en convoquant le Bureau conjoint des Nations unies pour les droits de l’homme, Human Rights Watch et d’autres ONG de défense des droits de l’homme pour éclairer les lanternes, avant de souligner qu’il ne fallait pas établir un lien entre ces morts et des victimes des événements du 19 au 21 janvier dernier.  » C’est une opération de routine pour dégager la morgue de corps abandonnés en l’aérant « , a-t-il affirmé.

On connaît les trucs, les trocs, les trics et les tracs des morgues de Kinshasa ne dépassant pas pour la plupart une capacité de plus de 350 corps. A l’évidence, elles sont confrontées à d’énormes difficultés quant à la conservation des corps dans des conditions décentes. La surcharge entraîne rapidement une négligence (cadavres manipulés sans ménagement) et les défaillances matérielles y sont récurrentes.

Par un raisonnement absurde, disons que les citoyens cadavres en règle suffoquaient et ne jouissaient pas pleinement de leur droit dans les frigos mortuaires qui leur sont alloués. Fosse ou tombe commune, bière ou sac en plastique, cimetière ou charnier, un cadavre après tout, ça finit toujours dans un trou ? Que n’accepte-t-on pas pour guérir un cadavre abandonné et sans papiers ? Le fourrer sans ménagement dans un trou avec ses paires ne semble-t-il pas une meilleure option ? N’est-ce pas là une guérison ?

C’est en quelque sorte affirmer qu’en RDC, les indigents n’ont droit à aucune sépulture, à une stèle, rappelant la promesse de la résurrection, à un cierge, à de l’eau bénite, à un cercueil de fortune ni à un quelconque rituel ou office des morts pour respecter leur mémoire. C’est la dérision et l’ inversion.

Certes, les charges retenues contres ces cadavres-anarchistes sont lourdes, et qu’il y avait nécessité d’assainir ces lieux mortuaires. Mais cela explique-t-il une opération de cette envergure qui a consisté à conduire les cadavres intrus manu militari dans une fosse commune sans préavis ? Dans la conception africaine de la mort, on ne néglige rien pour apaiser le mort, lui prouver son amour et son respect en l’aidant à partir en beauté.

Des langues se délient et qualifient ladite opération d’assainissement une machination secrète de la part des autorités publiques.

A Kinshasa, le marché funéraire s’avère un casse-tête même pour le gouvernement. On devient de plus en plus calculateur et parcimonieux afin de minimiser les dépenses. Faire clouer environ 425 corps dans quatre planches en ménageant pour chacun un lopin de terre, n’est-ce pas trop dispendieux pour le gouvernement congolais?


Festival Toseka III : c’est le rire et les larmes réparatrices

Abelle Bowala, humoristeLe rire. Voilà un outil de rapprochement pédagogique à des fonctions thérapeutiques qu’il faut au Kinois pour lui soustraire de stress et lui apporter une distraction saine et récréative d’autant plus que la chanson et le théâtre populaire deviennent davantage des vecteurs d’antivaleurs. Le Festival international d’humour de Kinshasa  » Toseka «  (rions) a ouvert du 27 au 28 mars dernier, une fenêtre sur ses coulisses dans une soirée made in DRC avec 7 jeunes humoristes congolais. L’art était au rendez-vous. Sans pareil, ces jeunes talents ont su électriserla salle Brel du Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa (CWB).

Kody Kim et les humoristes (Ph. Toseka 2015)
Kody Kim (Belgique) et les humoristes (RDC) (Ph. Toseka 2015)

Créer un espace du rire, des larmes réparatrices, des silences constructifs, dénoncer les intrigues, les injustices sociales par la magie d’humour et développer un espace d’humour utile qui sert de changement des comportements sociaux, le Festival  » Toseka  »  y pense et s’y consacre depuis sa création en en 2011.

En prélude de sa 3e  saison prévue du 25 au 30 août 2015, le Festival a donné un avant-goût d’un spectacle inoubliable. Le rire était roi parmi les nombreux spectateurs présents à la salle Brel du Centre Wallonie-Bruxelles de Kinshasa. Des rires fous et des performances qui présagent la totale réussite de ce forum mondial du rire. Une ballade avec 7 jeunes humoristes congolais qui ont photographié, caricaturé, sensibilisé avec les sujets de la société congolaise.Un travail de titan auquel ces jeunes humoristes continuent à s’adonner jour et nuit.

Une vue du public (Ph. Toseka2015)
Une vue du public (Ph. Toseka2015)

A travers ces deux soirées, il sied de dire que nous amorçons le dernier virage pour atterrir en douceur sur le tarmac du Toseka III qui, cette année associe des partenaires de taille, entre autres,  » Juste Pour Rire «  (Canada), certains humoristes africains, etc.

La RDC, hautement un pays culturel et un réservoir des talents, est plus que jamais un pays d’humour. Un humour qui contribue à l’éducation et à la construction du pays.

 » Toseka «  promeut les arts de la scène plus particulièrement dans le domaine d’humour (Stand up). C’est un espace de formation, de partage et des créations regroupant de manière récurrente des humoristes de la RDC et ceux des pays francophones afin de professionnaliser l’humour congolais ainsi que de faire voir au monde que l’humour n’est pas un métier  » dérisoire ».