Et si on disait  » 16 jours d’activisme  » contre l’indécence vestimentaire à Kinshasa?

Article : Et si on disait  » 16 jours d’activisme  » contre l’indécence vestimentaire à Kinshasa?
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11 décembre 2014

Et si on disait  » 16 jours d’activisme  » contre l’indécence vestimentaire à Kinshasa?

Tenue correcte? » 16 jours d’activisme  » contre les stéréotypes assujettissant l’âme féminine est le maître-mot dont on ne cesse de ressasser le caractère global de la violence sexospécifique depuis le 26 novembre dernier. Des activités dédiées à la femme par l’Assemblée générale des Nations Unies en vue d’éduquer et de sensibiliser contre ce fléau dont elle est victime. ça fait un bon tambourinage saccadé à  » Kin-La-Belle «  . J’en suis bien aise. Mais si on parlait d’un programme similaire pour combattre l’indécence vestimentaire dont le garçon est aussi victime ? Un pari d’audace ? Ladite indécence est devenue l’opium de la Kinoise qui titille au grand jour la pudeur ainsi que la candeur sans pour autant offenser la moralité. Est-t-elle la plus-valus de l’éducation ou un déficit de l’autorité parentale  ?

D’abord un point sur les violences sur le genre. De manière générale, le fil rouge de la situation de la femme en RDC demeure les violences liées aux conflits armés, les violences sexuelles commises dans les zones des conflits, les violences socio-économiques et culturelles. Elles sont omniprésentes. Dans la sphère privée, dans la sphère publique, sur le lieu de travail et à l’école. La jeune fille est l’objet de diverses barrières sociales enfreignant à son épanouissement, entre autres, la discrimination, l’attouchement sexuel, les châtiments corporels, la mutilation génitale, l’esclavage sexuel, etc. Les chiffres sont révélateurs dans mon pays. 44% d’adolescentes sont « filles-mères », 39% n’ont pas atteint le niveau secondaire, 50% victimes d’agression sexuelles, tandis que 20% pour la population mondiale.

De par la tradition, la jeune fille, dès son enfance apprend que dans ce monde créé par les hommes pour les hommes, la femme occupe une position inférieure. De ce fait, elle s’avoue ouvertement ou implicitement à la cause de l’homme. Elle se méfie déjà de son ambiance et de son sort en se cabrant contre cette fatalité qui lui a fait femme. Partant de ce préjugé, une épouse peut subir une maltraitance, acquiescer un affront, un garçon battre sa sœur parce que la société a établi les normes, tel que, les outrepasser s’apparenterait à une désobéissance ou insolence.

Violences sexuelles, quid ? 

Se définissant comme un acte de brutalité dirigé contre le sexe féminin, et causant ou pouvant causer à la femme un préjudice ou des souffrances physiques ou psychologiques, les violences sexuelles sont l’expression des rapports inégalitaires entre les deux sexes. Une différence au niveau des énergies et un déséquilibre du pouvoir ancré profondément dans la société congolaise. Dans des conflits armés, les violences sont une arme psycho-traumatique à l’encontre de la femme. Les « agresseurs » en recourent pour trouver le moyen de forcer la femme à porter un enfant du bourreau, ce qui, outre les traumatismes causés par le viol lui-même, lui inflige une torture morale quotidienne pendant la grossesse et après la naissance de l’enfant. En réalité, les violences basées sur le genre constituent à abuser de son pouvoir pour faire respecter les normes liées au genre ou les rôles que les sociétés attribuent respectivement à ces deux êtres distincts.

En en dépit de pluies des balles et des représailles, l’année 2014 a été de tous les enjeux pour les activistes travaillant dans ce secteur. L’attribution du Prix Nobel de la paix 2014 à la pakistanaise Malala Yousafzay ainsi que le Prix Sakharov au gynécologue congolais Denis Mukwege sont plus qu’un symbole. L’une fait de l’éducation de la jeune fille son cheval de bataille et l’autre la  » réparation «  des femmes violées son art.

L’indécence vestimentaire, les dessous des cartes  

L’espèce humaine est devenue de plus en plus « urbaine ». La manie de liquider ses propres valeurs sous prétexte de la modernité ou la mode est en vogue. Aux rythmes de sa démographie galopante et de ses contrastes identitaires,  » Kin-La-Belle «  est de plus en plus un melting-pot trépidant et une société permissive aux penchants érotiques et pornographiques. La coquetterie y a été vidé de tout son sens. Exhiber ses parties les plus intimes devient monnaie courante sans laquelle sans féminité sera mise en doute. L’accoutrement obscène réservé parfois à des lieux incultes envahit toute la cité. Le nombril, les cuisses, les seins offrent un spectacle-libre auquel on se délecte parfois.  » Avoir une stéatopygie bien marquée est une chose mais savoir l’enrouler dans une robe ou jupette très moulante en est une autre « . La Kinoise calque sans vergogne. Une attitude qui crée chez elle une certaine inadaptation, un déséquilibre mental, un manque de personnalité et une aliénation socioculturelle.

Quand-est-ce qu’ une robe ou une jupe est réussie?

 » C’est quand elle donnerait à un homme l’envie de déshabiller la personne qui la portera « , répondit un modéliste. Il va de soi que l’habit est un ensemble de signes par lequel on communique les informations. Il est cependant, par dandysme, un moyen pour la jeune Kinoise de trouver le désir d’être reconnues et de se faire importantes en allumant tacitement ou clairement son vis-à-vis.

Sans lunettes de psychanalyste, il va sans dire que l’impulsion sexuelle met la question vestimentaire au centre de la vie féminine. C’est le désir sexuel qui la fait méditer sur le choix d’une coiffure, d’une robe, de l’ondulation d’une boucle, de se poudrer, de se murer, à avoir toujours d’ustensiles dans son sac à main, etc.

En clair, l’accoutrement très sexy  démontre le comportement immature, d’une part, de la jeune fille kinoise, d’irresponsabilité, d’autre part, des parents et de la société. Il sied de reconnaître que la maturité est un travail intérieur qui façonne la personnalité jusqu’à ce que cette dernière parvienne à entreprendre certaines opérations propres à un certain âge, qu’il ne pouvait pas accomplir avant. Quant à l’irresponsabilité, elle renvoi à une forte subjectivité qui amène jusqu’à la négation pure et simple de l’autre. Dans celle-ci, on agit comme si l’autre n’existait pas en ne répondant rien devant personne en apercevant pas de mesurer la portée ni les répercussions des actes que vous posez.

L’ homme peut-il être victime des violences sexuelles de la part de la femme?

Evidemment. Si la femme en est victime de par le rapport inégalitaire des énergies, l’homme en subi de par cet accoutrement incommode et immodeste de la jeune fille qui lui harcèle psychologiquement. C’est une arme-traumatique qui entame sa morale et son équité.

Tant que la société est ce qu’elle est, les jeunes filles kinoises resteront telles quelles sont.

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Commentaires

Guy Muyembe
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Je suis d'accord avec quand vous affirmez que la femme kinoise doit mettre un peu d'eau dans son vin. Mais je ne suis d'accord qu'il faut ériger l'homme en victime. D'autant que la femme Kinoise ne fait que répondre à des sollicitations de l'homme Kinois.