Fichez-lui la paix !

Article : Fichez-lui la paix !
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16 décembre 2014

Fichez-lui la paix !

JKEn dépit de toutes spéculations et procès d’intention à son encontre, Joseph Kabila est resté coi et égal à lui-même en montrant toujours un visage serein. Des rumeurs folles faisant état d’une éventuelle révision de la Constitution afin qu’il brigue un 3e mandat contrairement aux dispositions des certains articles de cette Constitution ne l’ont pas fait broncher. On croirait qu’il a donné sa langue au chat. Il a enfin brisé son silence devant le Congrès en faisant la radioscopie de la situation générale de la RDC. Il a abordé toutes les questions d’intérêt général. Mais cela a-t-il permis aux Congolais d’assouvir leur soif ?

Près d’une demi-heure, le temps s’est arrêté, tout le peuple congolais était suspendu à ses lèvres. Dans un discours  » souverainiste « , Kabila a fait l’état des lieux de la situation politique et socioéconomique du pays en se projetant dans l’avenir. Avant qu’il ait terminé sa dernière phrase, on éteignit le poste récepteur pour économiser ses piles et chacun y va de son décryptage. 

Bon Dieu! A-t-il suffisamment éclairé les lanternes ? L’opinion nationale brûlait de l’entendre se prononcer sur son départ sans préavis ou le contraire. A la place, on estime qu’il a été évasif et pas tout à fait clair. Contrairement à sa famille politique, ses détracteurs fustigent ce discours en soulignant qu’il n’a pas assouvi les attentes de la population. Pour beaucoup : « C’est un rideau de fumée qui a prêté davantage à la confusion »

Quant à la tenue des élections prévues par la loi électorale, il s’est dit confiant dans la Céni,  (Commission électorale nationale indépendante) pourvu qu’elle soit dotée des ressources nécessaires, entre autres, le calendrier global pour organiser lesdites élections dans les délais. Il appartient à l’Office national d’identification de la population (Onip) d’effectuer préalablement le recensement général des Congolais.

Le chef a par ailleurs dit  » Niet «  à l’auto-invitation en affirmant qu’il ne supportait pas les injonctions de l’étranger dans les affaires relevant de l’intérêt national. En clair, il a tiré les oreilles des intrus aux penchants impérialistes qui se trompent encore d’époque, semble-t-il. Un bras de fer entre la RDC et la communauté internationale ?

Il me faudrait un coup de pioche pour cerner la quintessence de ce charabia politique. Comment peut-on vouloir d’un calendrier électoral sans pour autant faire allusion à la loi électorale qui, à ce stade le projet n’est même pas au niveau du Parlement et prétendre respecter le délai ? Jusque-là, ce projet est encore un fantôme qui n’a pas encore dévoilé son vrai visage ni son chronogramme.

Et aussi, il faille de souligner que l’institution censée recenser la population (Onip) étale sa feuille de route en démontrant noir sur blanc la faisabilité de recenser plus de 70 millions de Congolais dans l’espace de deux ans. Franchement, ce recensement est une condition obligatoire pour aller aux élections, sinon l’enrôlement des électeurs ?

Parbleu ! Le hiatus entre le discours tenu et la réalité en face m’ enquiquine un peu l’esprit. Ingérence, conflits d’idées, d’intérêts, des valeurs, etc. Que sais-je ? Parle-t-on sur le même ton lors qu’il s’agit de l’aide au développement ou d’une quelconque intervention militaire pour bouter hors du territoire national les M23 ? Dans ce cas, admettons que la souveraineté du pays est relative.

Certes, Kabila a parlé. Mais bon nombre de Congolais estiment que cette allocution est une nébuleuse autour de la question cruciale  » Partira ?  » ou  » Partira pas ? « . Le maître  maintient toujours le mystère.

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