Félix

Peinture murale : Le Street art bat de son plus fort à Kinshasa

Sur un mur à Kinshasa (Ph. Anderson Manza www.wenze.com)
Sur un mur à Kinshasa (Ph. Anderson Manza www.wenze.com)

Des façades des murs de Kin-la-Belle se remarqueront par une ambiance visuelle de coloration extraordinaire dès décembre prochain. La peinture urbaine s’engage d’éduquer et sensibiliser toutes les couches sociales sur différentes problématiques de la société. Une drôle de communication pour toucher d’un coup un public large.

La Pensée artistique ainsi que la créativité orneront les murs de la capitale congolaise pendant la 2ème édition du  » Kin-Graff « , un festival de la peinture murale, communément ou abusivement appelée graffitis. Les peintre-muralistes  Congolais, sous le label de l’Asbl  » Culture Plus  » et en collaboration avec le Département des affaires culturelles de l’ambassade des USA à Kinshasa,  s’émouvront en célébrant le  » Congo d’aujourd’hui et de demain  » à travers cet art exceptionnel. Les Kinois s’en approprient déjà. Ils l’ont prouvé  lors de la première édition de ce festival en décembre 2013.

Hélas! Graffitis ou peinture urbaine? ça ne logent pas à la même enseigne. L’un relève de la clandestinité et l’autre de la légalité point barre.  Le premier facilite l’expression libre sur les murs de la ville. De ce point de vue, les kinois ont la niaque de graffitis. En sont-ils les précurseurs? Qui sait. Sans bombes aérosol émaillées ni marqueurs, ils ont toujours eu la manie de se servir de murs pour se transmettre des messages.

Les murailles de Kinshasa ont une éloquence particulière par sa poésie et son altruisme. Selon leur bonne ou mauvaise humeur, elles peuvent être pathétiques, sympathiques, permissifs, érotiques ou pornographiques. Elles sont capables de tout. Flanquer une injure, saluer, renseigner, râler, railler, dénigrer,etc.  » Mbote » (Bonjour),  » Masoko minene » (une postérieure remarquable),  » Zoba » (cons!),  » Epekisai kos(m)uba awa », (interdiction d’uriner ou de déféquer), « Lopango ya koteka te keba na ba miyibi » (cette parcelle n’est pas à vendre gars aux escrots),  » Ecurie songe ya mbeli » (Écurie la pointe du couteau) ,  » Ba nzoy » (les abeilles)… Des tags ou blaze dont les graffeurs ou graffiteurs obtiennent à l’aide de craies, de charbon de bois, de gousses des feuilles vertes, de clefs…

Le second par contre, c’est-à-dire la peinture murale, est un art à part entière avec une esthétique réaliste. Il peut avoir un contenu politique, idéologique, écologique, social, éducatif, religieux, historique ou tout simplement répondre au simple désir d’embellissement du paysage. Quand les graffiteurs passent de la clandestinité du domaine des créations légales, noter que c’est de la peinture murale.


Festival Toseka Acte 3 : Les préparatifs vont bon train

MM. Gilles Morin et Ados Ndombasi
MM. Gilles Morin et Ados Ndombasi

Aux grands festivals, des grandes préparations. La 3ème édition du Festival International d’humour  » Toseka «  annonce ses couleurs. Le décor se plante pour la saison 3 qui se tiendra du 25 au 30 Août 2015 à Kinshasa. La machine est en marche. Le Comité directeur pose les jalons pour que cette édition soit  » époustouflante  » et une réussite en y apportant la dernière touche.

MM. Ados Ndombasi et Gilles Morin, respectivement coordonnateur général et directeur artistique de  » Toseka «  (RDC), directeur général du Festival «  Juste Pour Rire «  (Canada) se sont dit optimistes après un séjour à Bruxelles qui leur a permis de finaliser les derniers contrats et des travaux d’ateliers pour la prochaine édition de  » Toseka «   qui se tiendra à Kinshasa. Des tractations qui, affirment-ils, s’inscrivent dans le cadre de finalisation de quelques contrats et des détails techniques en vue de donner une dimension internationale à ce festival.

M. Ados Ndomasi a fait savoir que cette tournée a consisté à favoriser la collaboration et le partage d’expériences avec d’autres structures partenaires, notamment du Canada et de la Belgique. «  C’est une option pour la recherche de l’équilibre, de l’adaptation et de la créativité «  en vue d’asseoir la notoriété de ce forum, déjà,  » incontournable « , a-t-il dit.

Il a annoncé dans le même registre que dans le cadre des échanges artistiques  » Nord-Sud « , une équipe du festival Toseka (comédiens, techniciens…)   entrevoit une tournée vers l’Europe en janvier prochain en vue de renforcer ses capacités par des ateliers et des formations techniques.

Pour sa part, M. Gilles Morin, a, au-delà du coté récréatif et festif de ce forum, mis l’accent sur les valeurs thérapeutiques dudit festival, du rire et de la plus-value à apporter à ce forum international. A ce sujet, il a affirmé que  » la culture est fondamentale d’autant plus que toute société est censée savoir construire la sienne et l’exporter « , avant d’énumérer les cinq piliers du festival Toseka qui constituent le fondement de celui-ci. Il s’agit du pilier artistique, économique, touristique, politique et social.

Ces piliers réunis, a-t-il poursuivit, constitueront avec ou sans ce forum, le socle de  » rayonnement «  de la société congolaise ainsi que de son économie, non seulement en drainant la foule à Kinshasa mais aussi en générant des revenus pour le développement pays.

De ce fait, ils se sont dit optimistes quant à l’avenir de ce festival tout en remerciant, les partenaires tant internationaux qu’internationaux, notamment, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), le Ministère de la Culture et des Arts, la presse congolaise pour leur assistance ainsi que leur contribution. Créé en 2011 par Watoo Balabala, le Festival Toseka est un grand événement humoristique qui réunit plusieurs partenaires et artistiques de divers horizons.


Les expulsés de Brazzaville à Kinshasa : C’est l’ enfer quotidien

Un campement fortuite en face de la Maison communale de Kinshasa (Ph. Lokole)
Un campement fortuite en face de la Maison communale de Kinshasa (Ph. Lokole)

Kinshasa n’en finit pas d’étonner plus d’un observateur. Les indicateurs indéniables du manque d’empathie et de philanthropie chez le Kinois sont au rouge. Ce peuple déroge à son sens d’altruisme et à sa solidarité légendaire. Cela s’explique par l’ indifférence absolue dont il fait montre à l’encontre de son compatriote expulsé de Brazzaville qui, sous le regard moqueur et sadique des passants, passe la nuit à la belle étoile, et ramasse injures et quolibets à la place d’une pièce de monnaie ou d’un verre d’eau. Si l’on traite ainsi l’arbre vert, qu’adviendra-t-il de l’arbre sec ?

Les conditions d’une vingtaine de familles refoulées de Congo-Brazzaville inquiètent et ne cessent d’interpeller les consciences les plus humanistes en raison de la vulnérabilité et de l’indifférence dont ces compatriotes sont l’objet de la part des autorités de la République Démocratique du Congo. Dès qu’ils ont foulé leurs pieds sur le sol de leurs aïeuls, nombreux ont ignoré que le pire pouvaient les attendre. En traversant la passerelle pour rejoindre le quai du Beach Ngobila, une bouffée de railleries et de reniements les ont accueilli en plein visage . Ne sont-ils pas les Citoyens du monde? Les Citoyens de la RDC? Sont-ils des apatrides?

Contemplant les vagues du fleuve Congo pendant la traversée, cette dame s’en doute de l’inconnu qui les attend de l’autre côté de la rive. Elle se permet quand-même de rêver, d’halluciner en prétendant par sursaut d’orgueil, qu’elle fait un  » come-back  » dans son pays d’origine. Le pays de Lumumba, Mobutu, Simon Kimbangu, Wendo Kolossoy, Grand Kalé, Papa Wemba… Que répondre à son enfant qui lui tire le pan de son pagne et n’arrête pas de l’enquiquiner avec des questions de savoir où ils allaient et pourquoi ils quittaient leur pays ( Congo-Brazzaville) en y laissant tout leur bien ?  » Nous rentrons chez nous, là où il fait beau vivre « , trancha-t-elle machinalement. Dieu seul sait si c’est exacte.

En attendant d’améliorer les conditions d’accueil et d’hébergement provisoire pour ces milliers de familles expulsées de la RDC, le Gouvernement de Kinshasa a quand-même aménagé des espaces dans les enceintes du stade Cardinal Malula (ex 24 novembre) ainsi que la cour de la maison communale de Kinshasa, qui ont fait d’office, des sites de transit pour accueillir  » ces zaïrois « . Mais alors, dans la crainte d’une promiscuité, les mêmes autorités  ont ensuite décidé de les éloigner du centre-ville en aménageant un nouveau site dans la périphérie de Kinshasa, plus précisément dans la commune de Maluku pour leur campement ( toujours provisoire).

Le comble en est que dans ce site l’on pouvait dire que tous les ingrédients étaient réunis pour que ces lesdits sinistrés, outre les traumatismes, les humiliations et autres traitements dégradants subis de l’autre côté de la rive, ne puissent pas survivre au-delà d’une demi-journée. L’accès à l’eau potable, aux soins de santé primaires ainsi qu’à l’approvisionnement en nourriture étaient un calvaire quotidien.

L’urgence impose. L’OIM (Organisation internationale des migrations), constatant l’incapacité du gouvernement provincial de Kinshasa de faire regagner quelques familles à leur milieu d’origine, leur est venu au secourir Kinshasa en assurant le retour des ressortissants des différentes provinces notamment, Bandundu, Bas-Congo, Equateur, Province Orientale.

Mais alors, on se bute à une autre difficulté qui semble une équation pour l’autorité en place. La vague de ceux qui se disent  » sans adresse  » ou  » sans famille « , ceux-la qui n’ont pas où aller. C’est l’épée de Damoclès. Les autorités leur ont contraint de vider les lieux, à en croire quelques sinistrés. Ils sont délogés de ce site manu militari. Au lieu de chercher comment les libérer de traumatismes causés par les abus physiques, sexuels et psychologiques endurer pendant cette période, on incruste davantage dans leur cerveau le stress, l’angoisse, la douleur et la souffrance. De toute les façons, un mort ne craint jamais un ver de terre, lance une dame.

Ne sachant quoi faire et où aller, ils se  décidèrent alors de revenir à leur case de départ, c’est-a-dire dans la cour de la maison communale de Kinshasa. Mauvaise décision? çà l’est pour le bourgmestre de cette municipalité. Dilemme cornélien. Héberger ces expulsés ou renflouer ses poches ? Un manque à gagner d’autant plus que la cour de cette municipalité est l’une des cours les plus prisée pour servir de  » funérarium « . Au minimum, trois à six deuils par semaine. Quelle bonne affaire! Des milliers des dollars à percevoir  chaque semaine que l’on doit perdre à cause de ces familles qui prétendent qu’ils n’ont pas des familles? Impossible!  Le capitalisme l’emporte sur l’humanisme.

Un campement de fortune en pleine rue à Kinshasa (Ph. Lokole)
Un campement de fortune en pleine rue de Kinshasa (Ph. Lokole)

Les pauvres! Ils sont une fois de plus boutés hors cette cour. Expulsés cette fois sur leur propre sol, et enfin, ils élisent domicile sur l’artère principale (Kabambare), à côté de ce stade qui les avaient accueilli autrefois en débarquant. Ils campent là où bon leur semble, vadrouillent  et sont forcés à la mendicité. 

Après la fine pluie de ce matin, impuissant et touché au plus profond de moi, j’ai quitté le lieu avec amertume en contemplant les bébés, les mineurs, les vieillards dormant à même le sol. Ils ont su apprivoiser la chaleur, braver la pluie, se familiariser avec la poussière, les moustiques, les cafards et les mouches.

Une situation critique qui fait que nombreux enfants n’ont aucune protection prônée par la Convention relative aux droits des enfants par l’Assemblée Nations Unies et la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant.

Sur papier, la RDC qui s’est résolument engagée dans la voie de faire de la protection de l’enfant son cheval de bataille, en adhérant à la Convention N° 138 sur l’âge minimum d’admission à l’emploi et à la convention 182 sur l’interdiction des pires formes de travail déroge à cette règle.

For God’s sake! Ce gamin  » damné «  dont le cri de douleur et de peur deviennent inaudibles au vrombissement des carrosses aux vitres fumées qui pasent, comme la plupart des enfants en RDC, n’ont aucune protection sociale, et cela froisse l’esprit de ces textes nationaux et internationaux. L’École est devenue pour eux un rêve brisé. Pour leur survie, ils ont pris d’assaut  Kamabare et quelques avenues du quartier où sont logées leur famille pour mendier et s’adonner à des petits travaux.  L’ exploitation, la prostitution, tel est le triptyque sur lequel s’appui à l’heure actuelle l’asservissement de plus d’une vingtaine de familles qui se meurent au vu et au su de tout le monde. Ça nécessite des soins urgents et spéciaux


Quand les Kinois décryptent Ie discours de Martin Luther King

Une trentaine de lecteurs congolais en compagnie d’Eric Hubert Madison, chef de mission adjoint à l’ambassade des États-Unis à Kinshasa, ont rendu hommage à Martin Luther King 51 ans après son célèbre discours  » I have a dream  » (J’ai fait un rêve) .

La veille de ce 51e anniversaire de la marche sur Washington pour l’emploi et la liberté, Alain Mesa, responsable du centre, a projeté un film documentaire évoquant cette marche. Le 28 août 1963, près de 250 000 personnes, principalement des Noirs, mais de nombreux Blanc ont défilé en direction du Lincoln Memorial, un lieu symbolique de Washington, pour soutenir la lutte en vue de l’intégration raciale. A l’issue de ce documentaire il y a eu des échanges des vues entre les téléspectateurs afin de comprendre le motif et les enjeux dudit discours.

C’est dans cette optique qu’un témoin vivant de ce grand événement, Eric Hubert Madison, chef de mission adjoint à l’ambassade a pris la parole. Une intervention qui a suscité un grand intérêt auprès du public qui en a profité pour échanger avec ce diplomate américain.

M. Madison a souligné que ce discours fut un grand événement et connait aujourd’hui un impact positif dans le monde entier de par son caractère prémonitoire. Il a, dans ce cadre, fait la chronologie des événements en rapport avec ce discours.

Le diplomate américain a estimé que le fameux  » I have a dream« , est considéré comme l’un des facteurs déclencheurs ayant contribué, à la fin de la ségrégation raciale et toutes les injustices sociales aux Etats-Unis d’Amérique, avant d’ affirmer que le rêve de Martin Luther King est une réalité dans la société américaine.

Interrogé sur l’affaire Michael Brown qui fut sommairement abattu le 9 août à Fergusson par un policier blanc, le diplomate américain a évoqué la loi fédérale et la Constitution américaine en reconnaissant qu’une faible fréquence de stigmates de la ségrégation raciale persiste encore dans la société américaine.

 


Kinshasa : kermesses en folie

Kinshasa est un melting pot, qui, au-delà de ses difficultés liées aux conditions socio-économiques, incarne une culture festive qui se remarque notamment pendant les grandes vacances. Jadis, la capitale congolaise s’occupait sainement de vacances des enfants à travers diverses activités récréatives, entre autres colonies de vacances, kermesses , et surtout  la Foire internationale de Kinshasa (FIKIN) qui connut sa première édition en juillet 1969. Dans ses différentes éditions, on proposait une gamme variée de loisirs,  rencontres culturelles, littéraires, pédagogiques et artistiques. Victime de pillages de 1991 et 1994, la FIKIN a depuis lors cédé sa place aux kermesses dénuées de toute valeur culturelle ?

Une activité des enfants (Ph. Lokole)
Une activité des enfants (Ph. Lokole)

Membre de l’Union des foires internationales (UFI) depuis 1973, la FIKIN fut l’une de grandes foires d’Afrique centrale vers les années 90, et se voulait une vision  » ludo-éducative » pour un public vaste. Elle fut un lieu de prédilection pour tout vacancier avec une forte attraction ludique qui mettait en exergue les facteurs culturels, parce qu’ayant une influence sur les possibilités ds enfants de pouvoir jouer librement de diverses façons en se cultivant. Cette approche thématique a permis tant aux enfants qu’aux adultes de s’évader, s’amuser, se distraire, de s’épanouir en apprenant d’une façon naturelle, car jouer est une action universelle, spontanée, volontaire, et possède des valeurs thérapeutiques.

Participer à ce marché d’arts était un devoir en même temps qu’un défi. Certains écoliers voyaient leur participation conditionnée au résultat qu’ils obtiendraient à l’école. Cela les motivait et suscitait une sorte d’émulation. Tout participant devenait bénéficiaire de l’effet favorable de la participation à cette foire assortie de quelques cadeaux.

Ironie du sort, la  » pauvre «  FIKIN fut dévastée et pillée de fond en comble, et depuis lors, elle a beau tenter  de renaître de ses cendres et de redorer son blason longtemps terni par la prédation des inciviques. Une tache, qui jusque-là lui semble difficile au regard des priorités du gouvernement congolais et des investissements y afférents. Elle se remet timidement sur les rails, mais avec une édition foraine  et dénuée de tout contenu ludique au détriment de la valeur marchande.

Des sociétés brassicoles et autres en font leur affaire. Dans les stands ou bistrots, c’est la concurrence des marques de boissons. Primus, Skol, Nkoy, Turbo, Doppel, Mutzig et liqueurs fortes se rivalisent au sprint final sur un fond musical prêt à péter les tympans. Dans les Nganda ya Ntaba; espaces de grillades :  poulets braisés, cuisses rôtis, brochettes à la sauvette et viande de chèvre ou vache  absorbent toute la poussière de Kinshasa sans interpeller personne.

Grillage de la viande de chevre à Kinshasa
Grillage de la viande de chèvre à Kinshasa

L’occasion faisant le larron, dès le mois de juillet, Kinshasa vit dans une ébullition toute particulière de kermesses tous azimuts. Les opérateurs forains privés ont envahi le secteur avec ces  » Kermesses bidon «  vidées de toute valeur culturelle. Des enclos en triplex, nattes, bâches ou calques d’aluminium s’érigent autour de terrains de foot et quelques espaces libres, qui, d’ores et déjà, se transforment en des vastes chantiers d’ambiance et de dépravation des mœurs.

 Les résidents ne savent pas à quel saint se vouer et restent sans voix devant une telle propension de l’ immoralité. Une situation déplorable, mais  légitimée par les tenanciers des débits de boissons. L’inquiétude des parents est à son comble quant à l’éducation, la sécurité et l’encadrement de leurs enfants pendant les vacances.

Les parents huppés en profitent pour offrir des voyages touristiques à leur famille et renforcer les liens de paternité d’une part, et d’autre part conforter la culture générale et les valeurs traditionnelles chez les enfants. Des visites dans des sites, musées, bibliothèque, des cours d’encadrement afin de combler certaines lacunes ont un impact positif dans le processus d’apprentissage des adolescents.

Les enfants moins chanceux restent à la maison. L’amenuisement de pouvoir d’achat faisant la loi, les gamins consacrent leur temps à suivre les séries télévisées et ne développent pas leur capacité d’apprentissage. Un triste constat pour la RDC.

Colonie de vacances à Kinshasa (Ph. Lokole)
Colonie de vacances à Kinshasa (Ph. Lokole)

Le jeu en effet constitue donc un droit légitime de l’enfance. Les psychologues affirment que jouer est indispensable à la construction de l’enfant et son intégration dans la société. Il permet à l’enfant d’acquérir les apprentissages fondamentaux dont le savoir, le savoir-faire, le savoir-être  et le vouloir-faire. Les jeunes enfants allouent de 3 % à 20 % de leur temps et de leur énergie à jouer. 

Il faut reconnaître que le jeu doit faire partie intégrante de l’éducation des enfants. Il permet aux enfants de se construire, de développer leurs aptitudes avant d’apprendre à lire et à écrire. De plus, en jouant, les enfants expérimentent  l’apprentissage social et grâce au jeu, ils  peuvent exprimer leur stress et leurs  problèmes.


Maryse Ngalula : «On peut gagner sa vie grâce à son talent, sans faire un mauvais usage de sa féminité»

« Les scènes musicales congolaises se vident des talents féminins. ». L’œuvre artistique de la femme congolaise n’est pas souvent considérée comme elle le devrait, ni jugée à sa juste valeur car la femme artiste est souvent utilisée comme un objet et non comme un sujet à part entière alors qu’elle a le talent et toutes les compétences pour être leader d’un groupe ou d’un orchestre à l’instar de ses collègues masculins. Elle est reléguée au second plan (danseuses, accompagnatrices, etc.) Les us et coutumes de la société congolaise ne sont pas de nature à favoriser son expression individuelle ou artistique. C’est la raison pour laquelle Maryse Ngalula s’engage dans un combat, non pas  » féministe «   mais plutôt de «  méritocratie «  afin d’arracher cette femme artiste de stéréotypes qui l’assujettit en plein XXIe siècle.

Maryse sur la scène (Ph. Akacia)
Maryse sur la scène (Ph. Akacia)

En mal de positionnement, l’artiste congolaise se bat pour pouvoir donner libre cours à son talent et prendre son destin en main. L’artiste musicienne congolaise, Maryse Ngalula est donc dans ce lot. Pendant longtemps et à cause des us et coutumes, cette dernière a dû faire taire son âme d’artiste et réprimer son talent. L’ agence Akaçia, une société de production et de diffusion militant pour la promotion de l’artiste congolaise à travers le projet « Basi Na Mizik » s’engage à l’autonomisation et la professionnalisation de la femme artiste congolaise, qui, selon sa coordonnatrice Maryse, ne peuvent se matérialiser que par le biais de l’éducation et l’encadrement professionnel.

D’après elle, tout travail de qualité passe avant tout par des formations multiples ainsi que par voie d’un « mentor ». C’est dans cette optique qu’elle affirme que l’œuvre de la femme ne peut émerger sans une reconnaissance préalable de la valeur des œuvres d’autres femmes qui ont réussi dans le domaine, avant de soutenir que la collaboration entre les femmes doit constituer le fruit d’un réel apprentissage pour démontrer leur savoir-faire et démystifier certains adages africains présumant qu’« une femme ne peut construire une nation » ( en lingala : Mwasi atongaka mboka te).

Pour se faire, elle initie des sessions de formation pour les femmes artistes dans ledit projet  » Basi Na Mizik « , qui, souligne-t-elle, vise le renforcement des capacités des artistes congolaises en leur permettant de parvenir à l’épanouissement et au professionnalisme, sans lesquels elles resteront  toujours « insubordonnées ». De ce partage d’expériences, dit-elle, ces artistes stimulent l’émulation en ressortant ragaillardies et prêtes à vivre indépendamment de leur art.

« Basi Na Mizik » est composé en grande partie d’autodidactes et de musiciennes formées à l’Institut national des arts congolais (INA), fait-elle savoir en précisant qu’il reste le premier orchestre féminin à être dirigé par une femme, au Congo et en Afrique, et inculque une nouvelle mentalité aux femmes en les faisant sortir de la peur et des frustrations personnelles.

Ledit projet, note-t-on, est conforme aux articles 14-15 de la Constitution congolaise qui assure l’égalité et l’équité entre l’homme et la femme et l’élimination de toute forme de discrimination à l’égard de celle-ci. Il s’inscrit également en droit fil du Protocole de la SADC sur le genre et le développement qui réclame l’égalité du genre et la participation paritaire de la femme, soit une répartition 50-50 à tous les niveaux.

Musicienne pédagogue de par sa formation sur la non-violence à l’université de Highland, Maryse se dit sensible et consternée par la violence subie par les femmes et les jeunes filles. Ce qui explique son engagement pour la cause de la femme, avant de commencer à donner des cours de résolution de conflits dans de nombreuses écoles de townships de Soweto (Afrique du Sud).

C’est vers les années 90 dans son Kananga natal ( Kasaï-Occidental) que Maryse entame timidement sa carrière musicale avec sa guitare en bandoulière en écrivant et composant ses propres chansons. En 1998, elle entre pleinement dans le monde artistique congolais, avant de s’installer en Afrique du Sud en 2002 et 2009. Elle est nommée en 2013 par l’Unesco ambassadrice de la jeunesse, de l’éducation à la nouvelle citoyenneté et aussi primée par la YMCA du Congo.


Les retombées du meeting de l’opposition à Kinshasa : Jean-Bertrand Ewanga mis au frais

Jean-Bertrand Ewanga, Sg UNC dans une matinée au siège. Ph Lokole
Jean-Bertrand Ewanga, Sg UNC au siège national du parti. (Ph. Lokole)

Le député, secrétaire général de l’Union pour la nation congolaise (UNC), est depuis le mardi 29 juillet 2014 en détention préventive et assigné à résidence surveillée. Il partage la cellule avec ses compatriotes du centre pénitentiaire et de rééducation de Kinshasa (CPRK) ou ex-prison de Makala, qui, d’après le procureur général de la République, est synonyme de ladite résidence surveillée. Ses propos lors du meeting de l’opposition politique congolaise contre la révision de la Constitution ont offusqué le pouvoir . Avant son transfèrement à la Cour suprême qui tient le procès de flagrance pour outrage au chef de l’Etat, Richard Muyej, ministre de l’Intérieur a estimé que le prévenu  » n’a pas observé le pacte républicain ».

C’est au lendemain du meeting du lundi à N’djili que le domicile de l’infortuné a été encerclé à 3 heures du matin avant d’être arrêté tôt matin par des agents de l’agence nationale de renseignement (ANR). Devant la barre, l’honorable Ewanga a été notifié des griefs retenus contre lui, entre autres, l’incitation à la haine, au tribalisme et l’outrage à la magistrature suprême dont les propos injurieux et la diffamation à l’encontre de Joseph Kabila, président de la RDC.

Selon le ministre de l’Intérieur, les partis politiques doivent encadrer effectivement leurs militants, afficher un comportement républicain en tenant compte des libertés fondamentales et de leurs limites ainsi que de l’amour de la patrie. Ainsi, on éviterait d’éventuels dérapages et autres atteintes aux libertés, à la dignité des personnes et à l’ordre public.

Par ailleurs, la partie défenderesse soulève l’inconstitutionnalité de cette arrestation et balaye d’un revers de main l’argument de flagrance en brandissant la violation de l’immunité parlementaire d’Ewanga.

Vital Kamerhe, président de l’UNC a réagi de Washington où se tient le premier sommet Etats-Unis/Afrique en indiquant que la « machine Kabila est déjà en action pour anéantir l’opposition, démoraliser et terroriser la population congolaise contre toute mobilisation ». Il a, en outre, souligné que le président Kabila a eu trop de faveurs et qu’il n’y aura plus cette fois de bonus pour lui en 2016.


Kinshasa : embargo sur les babouches au centre-ville

Au jour le jour, la population kinoise en voit de toutes les couleurs. Le distributeur automatique des arrêtés et mesures a du feu au derrière. Les arrêtés se décrètent comme des cartes, et souvent, selon la bonne ou mauvaise humeur des autorités, qui, en tout état de cause, veulent faire forte impression pour arracher l’estime du chef. Le comble est que, dans la plupart de cas, ces arrêtés « vaches à lait »,  » mort-nés » ou « étoile filante » s’émoussent en laissant derrière les effets pervers, sans parvenir à des résultats escomptés.

Sans prétendre faire l’épopée des Arrêtés ou mesures prises par l’autorité provinciale de la ville de Kinshasa, les Kinois ont encore en mémoire quelques mesures prises dans le dans le seul but d’engraisser les poches et marquer les annale du Journal officiel. Uniformisation de la couleur des taxis et taxi-bus circulant dans la ville, interdiction de fabriquer, vendre et consommer de l’alcool frelaté ou « Supu na tolo », tapages diurnes et nocturnes des bars et églises, etc. Toutes ces mesures ont accouché d’une souris.

Trans
Taxi-Bus « 207 » a Kinshasa

En voilà encore une opération de séduction, dite « Opération Kata lipapa » (Arrache la babouche). Elle interdit formellement aux Kinois de sillonner le centre-ville avec la chaussure babouche (en lingala Lipapa ou Lagome) ni en culotte en vue de donner une « bonne image » de la capitale congolaise. Ledit chausson est la chaussure la plus portée quotidiennement dans les quartiers, pour prendre une douche car légère et pratique. Elle a ses variantes, notamment babouches citadines et Berbères ou « Westaf » qui se portent également dans des cérémonies ou en ville.

Pour accompagner cette mesure, les éléments de la police nationale congolaise (PNC) patrouillent dans la ville pour mettre la main sur les récalcitrants alors que l’opération a fait l’objet d’une forte communication. Comme dans la plupart des cas en de pareilles opérations, les policiers se font remarquer par leur brutalité et la violence s’avère être le premier recours avant même toute opération pédagogique.

Arrestation-Kuluna

Au risque et péril, quelques citoyens et vendeurs ambulants se sont vu arracher sauvagement leurs babouches par les agents de l’ordre. « L’ordre vient d’en haut », lance un gaillard, révoltant et scandaleux pensent de nombreux habitants.

Plus d’un Congolais est étonné devant cette  » opération cosmétique « , avant de se demander si l’Assemblée provinciale a donné l’aval pour l’application d’une telle mesure qui est une  pure privation de la liberté personnelle.  » Un arrêté  honteux et injurieux à l’égard de la population au lieu de trouver des vraies solutions aux aux problèmes des difficiles conditions de vie et sauver la ville de la pollution des tas des déchets ménagers et solides », s’insurgent les Kinois.

Une décharge de déchets a Kinshasa (Google)
Une décharge de déchets a Kinshasa (Google)


Révision constitutionnelle en RDC : un meeting XXL de l’opposition pour « dire non! »

Le  décor se plante et la bataille promet d’être âpre en République Démocratique du Congo  (RDC). En toile de fond, la révision  de la Constitution, notamment à son  Article  220 qui semble, pour les uns, un « talon d’Achille », et pour les autres, un impératif. Procès d’intention ou évidence ? L’opposition Congolaise va en croisade contre cette initiative et promet une mobilisation « tous azimuts » par un meeting colossal lundi 04 Aout prochain à la Place Sainte-Thérèse de N’djili (Kinshasa) en vue de conscientiser le citoyen lambda sur ce qu’ils qualifient de « manœuvre dilatoire pour personnaliser et pérenniser le pouvoir au détriment d’un individu ».

Une foule lors des présidentielles de 2011 à Kinshasa (Google)Entre temps, dans les états-majors des partis politiques, on peaufine des stratégies de contre attaque. A en croire les leaders des partis en première  ligne de l’opposition, notamment Union pour la Nation Congolaise (UNC), Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), Mouvement de Libération du Congo (MLC), Forces Acquises au Changement (FAC), etc. « Le respect  de la constitution vaut son pesant d’or », et par absurde, le non respect de celle-ci n’est pas l’apanage des Congolais.

Ce faisant, l’UNC mobilise sa base par des actions d’information et d’instruction pour leur permettre d’user de prérogatives garanties par la constitution, entre autres le droit à manifester au respect de l’ordre public.

Au cours d’une matinée politique organisée jeudi au siège nationale du parti cher à Vital  Kamerhé dans la commune de Barumbu, en prélude à ce gigantesque meeting, militantes et militants ont afflué à cette matinée pour s’en acquérir de consignes y afférents.

Jean-Bertrand Ewanga, Sg UNC dans une matinée au siège. Ph Lokole
Jean-Bertrand Ewanga, Sg UNC dans une matinée au siège. Ph Lokole

Pour la circonstance, Jean- Bertrand Ewanga, secrétaire général de l’UNC, a passé en revue les manipulations antérieures dont cette constitution a subie, pour, estime-t-il, assouvir les fins égoïstes des « vautours ». Ce meeting est un baromètre du refus catégorique du peuple dans son ensemble à toute initiative qui ne vise pas l’intérêt supérieur de la Nation, dixit Jean- Bertrand. Il appelle la population à rester « lucide », « éveiller » pour contrecarrer ce qu’il qualifie d’ambition  « machiavélique », du pouvoir  en place qui cherche un énième  » tripatouillage » de la constitution à la veille des élections de 2016.

Cependant, il a souligné que le meeting est un « moyen pour tout peuple opprimé de savoir refuser, dire non sans offenser en dehors  des hémicycles, avant de faire savoir que « c’est une action du peuple, par le peuple en vue de faire valoir sa résilience vis – à – vis de toute violation ainsi que violence idéologique ». Cette résilience, renchérit-t-il, implique le sang froid, le calme, la dignité du comportement ainsi que la prise de conscience. Dans ce cadre, il a expliqué que la nature la violence politique dont fait montre leurs adversaires politiques, est un moyen par lequel ces derniers cherchent à acquérir l’estime dans la communication aussi bien par l’information que la désinformation.

Il a par ailleurs, minimisé les effets de cette violence qui terrorisent tant sur le moral que le  physique en frappant les imaginations, créant le trouble jusqu’à des opérations dont l’effrayante atrocité est censée inhiber toute volonté de résistance et provoquer la soumission aux exigences formulées par les  utilisateurs de la terreur.  Dans ce contexte, il a averti  la population en générale et les membres de l’UNC en particulier de rester vigilent en ce moment où la désinformation joue un rôle afin de tromper l’opinion, de  démoraliser l’opposition en jetant le discrédit sur chacune de leurs actions légitimes.

Le secrétaire général   inter-fédéral de l’UNC, Jean-Baudouin Mayo, dans le même registre estime que la RDC est en « situation de coma » qui nécessite de briser la spirale de la terreur, qui , à son tour est une négation de la démocratie. Pour sa part, les responsables politiques  tant  que la population ont tous une part de responsabilité pour amener le pays à la prospérité.

Selon lui, ce meeting est une entrée en matière pour démontrer que le peuple congolais a acquit  une maturité et brûle de prendre son destin en mains en s’appropriant de la chose publique en bradant la peur. Il a  demandé d’une part à ce peuple de réincarner le concept « courage », « citoyenneté » au cœur de son action, et d’autre part à la classe politique  congolaise de réintroduire le concept « Respect », « éthique » au cœur du débat politique au service  de  la dignité  de la personne.

S’exprimant au sortir de cette matinée, les militants se sont dit réceptif et ragaillardi par cette communication en rassurant de mettre à profit leurs prérogatives suivant les procédures légales établies par l’autorité en  place.


RDC : consécration d’un génocide éducatif

En République démocratique du Congo (RDC) comme partout ailleurs, la passation aux épreuves de l’examen d’Etat est un principe « sacro-saint ». Une condition qui ouvre la porte de l’université au lauréat. Mais quand les Nouvelles technologies de l’information et de la communication (NTIC) font irruption dans des centres de présentation des épreuves de l’examen d’Etat? Quand les écoliers zappent les cours et s’adonnent à une course folle en vue d’obtenir un diplôme, qui, au finish ne les protègera pas contre la galère? Il sont alertes, éveillés, kif-kif pour ne pas voir cette paperasse leur passer sous la barbe. Avoir son diplôme puis mourir ! C’est la loi de la  » diplomanie ». Un diplôme, qui plonge dans les ténèbres du chômage et dissipe les espoirs en cendres. C’est la dérive totale d’une société. La dérive dans l’  » Art d’enseigner » ainsi que dans l’ « Art d’apprendre « . 

Dans une salle de classe (Google)
Dans une salle de classe (Google)

La RDC a un grand défi à relever en matière éducative. Ce défi ne consiste pas seulement d’emmener ou plutôt ramener à l’école le plus d’enfants possible en dehors du système scolaire en construisant une poignée d’écoles. Construire « 1.000 écoles » est une chose. Mais repenser la « Réforme fondamentale » de l’éducation nationale notamment par la mise en place effective d’une politique de gratuité d’enseignement, l’adaptation des salaires des enseignants, la promotion d’artisanat et du métier en lieu et place d’un enseignement élitiste et obsolète en est une autre. Ce n’est pas à coup de débats d’idées abstraites et médiatiques évoquant parfois certaines innovations « cosmétiques » apportées dans la publication des résultats des épreuves de l’examen d’Etat que s’imposeront une éducation qui répond aux besoins réels de la société. Mais, la nécessité s’impose de se passer de cette éducation traditionnelle ne cadrant pas avec les réalités du pays à un enseignement professionnel et adapté.

Le secteur éducatif sensé être le moteur de tout développement, est en RDC, un secteur en proie  de la corruption endémique qui conduit à la paupérisation des enseignants. Cette pieuvre (corruption) dont les tentacules  touchent à tous les secteurs enivre les enfants qui abandonnent la culture de l’excellence au détriment d’une tricherie 3G.

Dans l’enseignement primaire secondaire et professionnel (EPSP), l’indissociabilité de la relation « corrompu-corrupteur » n’est plus à démontrer. Le système corrompu-corrupteur s’entretient, se maintient et se préserve. Des institutions scolaires deviennent des foyers ardents accroissant les opportunités qui favorisent la tricherie, la mesquinerie et l’amateurisme. L’anarchisme et la triche se chevauchent. Comble, la tricherie est  institutionnalisée en amont par certains préfets, promoteurs d’écoles, parents et élèves qui collectent des sommes colossales d’argent dit « argent de suivi » (pourboire) en vue de corrompre les chefs des centres de correction. Dans cette immoralité, tout le monde trouve son compte dans une culture de la jouissance entretenue. On doit évoquer : le savoir, l’autorité, l’éthique, l’imagination, la civilité et bien d’autres qualités essentielles à l’ « Art d’apprendre et d’enseigner «   pour combattre ledit fléau.

Alors que jadis on parlait de  » cartouche  » ou « aide mémoire », ce bout de papier sur lequel étaient griffonnées les matières ayant trait au cours, aujourd’hui ce sont les NTIC qui facilitent les enfants à tricher. L’ère de 3G et 4G oblige! Le smart-phone s’invite dans des centres de présentation d’examen d’Etat en dépit de toute vigilance et fouilles corporelles, qui en réalité, ne relèvent que d’un formalisme ou un «  trompe œil ».

A partir de témoignages qui font foi de certains candidats à ces épreuves, tous les moyens sont bons pour réussir y compris le téléphone intelligent qui devient le dernier rempart auquel ils recourent. D’après certaines indiscrétions, la complicité des contrôleurs commis à ces centres et les autorités scolaires est d’un atout majeur pour réussir cette « manigance » avec cet outil qui sert de liaison entre les « mercenaires » enfermés dans un labo environnant et les écoliers qui mastiquent les capuchons de leurs stylos dans les salles d’examens. Au-delà de cette complicité, les plus inspirés  arrivent seuls à infiltrer cet appareil par des stratégies et astuces que seul Al Capone dénicherait.

Peut-on dire que c’est par empathie que lesdits  » professeurs-mercenaires »  ou autorités scolaires sont capables d’agir ainsi en se mettant à la place de ces écoliers en vue de les aider et de les défendre en lieu et place de la dénonciation? C’est au nom de quel principe que ces parents déboursent-ils leur argent pour corrompre ces autorités, et enfin aider leurs enfants à obtenir un diplôme sans un bagage intellectuel conséquent?

Le secteur devient une zone grise et un amplificateur de médiocrité consacrant recul et « génocide » du système éducatif congolais. Ces caractéristiques renforcent davantage l’indice de perception de la corruption endémique, et plombant ainsi l’indice de développement humain.

Comment une telle éducation peut-elle contribuer à faire des écoliers des adultes productifs ? Ne se préoccupant pas de savoir comment tirer le meilleur parti du temps passé sur les bancs de l’école, ces enfants sont hantés par le diplôme.  Sans surprise, il revient de dire que la tricherie est un acte criminel, un manquement à la morale et à la loi.

A qui incombe donc la grande responsabilité ? le gouvernement congolais fait réellement de l’éducation une priorité ?

Il revient à tous de cultiver la culture de l’excellence, notamment par la discipline, la sanction le contrôle parental ainsi que faire réfléchir tous les  congolais sur le processus d’apprentissage et d’acquisition du savoir.

Quant aux enseignants, ils doivent être  les meilleurs et maitriser leur sujet à fond en poussant les élèves sur la voie de l’excellence. Pour se faire, l’aspect humain décent, les qualités innées ou acquises sont indispensables à leur profil et un facteur clé de l’ « Art d’enseigner ». Ceci est un facteur de développement pour changer les mentalités et tirer la RDC de la queue de peloton des attentes des OMD de 2015 ?