Félix

Révision constitutionnelle : La CENCO conseille Kabila de s’éclipser après l’échéance

Joseph Kabila, President RDC (Ph Google)
Joseph Kabila, President RDC (Ph Google)

Joseph Kabila a les yeux rivés à son calendrier. Elu en 2006 et réélu en 2011, son mandat prend fin en décembre 2016. La fin de cette échéance préoccupe l’opinion tant nationale qu’internationale, principalement la classe politique congolaise, dans sa majorité présidentielle et opposition. Entre temps, la bataille de succession défraye la chronique. La sempiternelle question « partira? » ou « partira pas? » est suspendue à toutes les lèvres. Les « pro » et les « antis » sont à couteaux tirés. L’opposition met en garde contre toute initiative visant à réviser ou à réajuster la constitution afin de permettre un passage en force de Joseph Kabila. La majorité est sur la défensive. L’Eglise catholique s’invite. Un débat houleux des politiques, des constitutionalistes et des légalistes qui laisse le peuple bougé. L’opposition congolaise n’accorde aucun sursit après ce dernier mandat, et évoquent par ailleurs des dispositions constitutionnelles qui garantissent au souverain primaire de s’ériger en bouclier contre la levée du verrou de la délimitation de mandat. Une manœuvre sulfureuse contre laquelle le peuple est une partie de réponse en se référant à l’article 64 de la constitution, notent-t-ils. Un analyste politique trouve cette modification d’ « inopportun » en rappelant les précédents « matraquages » de cette constitution en 2006 et 2011. Tandis  que pour la mouvance présidentielle affirme la volonté du Gouvernement de terminer le processus électoral en respectant la constitution et la loi électorale en vigueur. Elle qualifie, par ailleurs, toutes les allégations de l’opposition faisant état d’un « passage en force » de Kabila de procès d’intention. Là où ça coince, c’est quand le gouvernement propose de ramener le suffrage direct au suffrage indirect pour des raisons financières.

A propos, les évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ont, dans une Déclaration à Kinshasa,  affiché leur position et levé le ton contre toute révision constitutionnelle tendant à se passer de l’intérêt supérieur de la Nation et personnalisé le pouvoir en RDC.

Ces prélats catholiques ont sensibilisé la population congolaise à prendre soin de son destin afin d’échapper aux pratiques politiciennes qui sacrifient cet intérêt supérieur . Ils  s’opposent contre toute manipulation constitutionnelle, en ce qui concerne particulièrement de ses « articles verrouillés », dont l’article 220 qui fixe à cinq ans renouvelable une fois le mandat du président de la République. En substance, cet article « talon d’Achille » stipule que « La forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle ».

Dans le même ordre d’idée, ces ecclésiastiques ont désapprouvé également toute sorte d’initiative malicieuse, qui, sans modifier directement l’Article 220, viserait à  » vider celui-ci de son contenu essentiel « . ils ont critiqué tout mode de scrutin qui priverait le peuple de son droit de désigner ses gouvernants et de participer directement à la gestion de la cité.

Par ailleurs, la CENCO exhorte les congolais à « Protéger leur nation en consolidant la démocratie et organiser des élections libres, crédibles et transparentes ». Une protection, qui, selon elle, est une façon de « bâtir un Congo plus beau qu’avant, de ramener la paix, de défendre, de promouvoir les droits, la dignité, le bien être des Congolais ». Ils ont affirmé que cette protection de la nation est aussi une façon de « valoriser les  ressources naturelles de la RDC, de ne pas les aliéner ».

Dans le même message, ils n’ont pas manqué de formuler certaines recommandations au gouvernement, au parlement, aux partis politiques, à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), aux organisations de la société civile, à la population congolaise, aux partenaires de la RDC et aux ecclésiastiques de ce pays pour tenter de trouver  » un consensus aussi large que possible » dans le respect de la Constitution.

Cette sortie fait tache d’huile. Une certaine opinion juge que l’Eglise catholique ne doit pas s’ « immiscer » dans la politique en lieu et place de sa mission primordiale d’évangélisation. D’autres par contre trouvent en cela un acte responsable et salvateur contre un « matraquage » ou « réajustement » de la constitution qui aménagerait une certaine classe.

Quelque soit le délais imparti à un mandat, les inassouvis prendrait cela pour « une étoile filante ».


Les francofolies à Kinshasa: Un programme culturel de haute facture

La capitale de la République Démocratique du Congo (RDC) s’électrise et vit déjà au rythme du festival international de musique, « Les Francofolies ». Kin-La-Belle a pris le dessus sur d’autres villes africaines pour enfin abriter du 8 au 14 septembre prochain cette fête qui s’annonce un mariage de sonorités de différents univers et d’une ambiance à 360°.

C’est au cours d’une conférence de presse au Centre Wallonie-Bruxelles que le directeur du festival « Les Francofolies de Kinshasa », M. Jean  Steffens a annoncé le festival en fixant le cadre global de l’événement, avant de souligner que Kinshasa est une ville « animée par une énergie incroyable » produisant un environnement urbain « spectacle » aux phénomènes et à une musique qui dépasse les frontières.

Un choix judicieux du point de vue du potentiel culturel, économique, artistique et touristique, qui, en effet, sont des « leviers » de développement pour rendre la ville visible et compréhensible à travers sa richesse, a-t- il souligné. Dans le même registre, il fait également allusion à la densité, à la position du pays dans la Francophonie ainsi qu’au caractère ambiant et hospitalier des Kinois.

Ce festival qu’il estime « une caisse de résonance » pour l’ouverture à l’international de la RDC vise à promouvoir et à développer des échanges entre le pays et le reste du monde. « Créer des passerelles avec d’autres pays afin d’offrir l’opportunité aux artistes congolais de rêver et de se mouvoir dans un réseau susceptible de leur apporter une certaine évolution », a-t-il dit.

Un projet pour lequel il a émis le vœu de voir les Congolais « s’approprier ce projet » dans tous ces phasages lesquels ont commencé en 2012 jusqu’en 2017 avec des objectifs bien précis. Il s’agit notamment, de profiter du projet, le maîtriser et en rendre autonome, créer une structure pour construire une salle polyvalente qui soit un véritable centre culturel, développer de nouveaux espaces éducatifs et pédagogiques, etc.

Ce projet, a-t-il expliqué, a une valeur sociale ajoutée, d’autant plus qu’il épouse une vision à long terme qui va investir dans trois vecteurs de développement, notamment la santé, l’éducation, la citoyenneté. Le premier vecteur se focalisera sur la diffusion des vaccins et la fourniture des chaises roulantes aux personnes vivants avec handicap. Le deuxième va se pencher sur le développement de nouveaux espaces éducatifs et pédagogiques, la formation aux métiers techniques et aux arts du spectacle. Enfin, le dernier  ainsi que le  respect de la diversité culturelle et la réflexion sur l’intégration des enfants vivant dans la rue.

De son côté, M. Brain Tshibanda, coordonnateur de la programmation de cette fête, a mis en exergue la philosophie et la thématique de cette fête qui sera agrémenté par plus ou moins soixante (60) spectacles de musique des congolais, des africains, des européens et des américains.

Ces programmations seront scindées en trois catégories dont une soirée Rumba y compris la musique urbaine, une soirée Internationale et une soirée des jeunes talents, a-t-il ajouté.

M. Charly Mabilama, chargé de communication du festival a étalé une liste des sites sélectionnés pour l’évènement, à savoir le Théâtre de Verdure, le Centre Culturel M’EKO, le Centre Wallonie-Bruxelles, l’Hôtel Invest et les Bars en Folie. Hormis les partenaires des medias locaux, Il a promis une large couverture médiatique de l’événement par  TV5 Monde, France 24, RTBF, RFI, France télévisions et Trace TV afin de « donner un écho à la taille du festival ».

Fondées en 1985 à la Rochelle (France) par le regretté Jean-Louis Foulquier, les Francofolies ont été fêtées en itinérance à Montréal (Québec), à New York (USA), à SPA (Belgique), en Suisse et ailleurs, à l’exception du continent africain. Dans quelques mois, Kinshasa s’apprête à accueillir la première édition africaine des Francofolies de la musique.


« Ebamba. Kinshasa makambo », un roman qui draine scepticisme et optimisme

Ebamba2Exclusivité dans le panthéon de la littérature congolaise. Un roman écrit de bout en bout en lingala (langue parlée à Kinshasa) vide la problématique de publication d’ouvrages en langues locales africaines. Il s’agit du roman de l’écrivain congolais Richard Ali A Mutu intitulé « Ebamba. Kinshasa makambo (Lisolo) ». L’œuvre draine scepticisme et optimisme, critiques et éloges. Les casiques et les puristes se tournent les pousses. Entre ces deux approches un point d’équilibre est donc à trouver. Celui-ci peut se construire à partir de la diversité culturelle prônée par la Francophonie qui suppose le  respect d’identités.

Seances d'autographes par l'auteur
Seances d’autographes par l’auteur

La Francophonie étant un ensemble des communautés culturelles partageant des valeurs communes, un idéal d’humanisme et de métissage, elle fait de la diversité culturelle et linguistique un dispositif clé pour son action malgré la mosaïque de cultures, de langues locales en Afrique, notamment en RDC où on dénombre 4 langues  nationales et plus de 250 dialectes.

Présenté récemment à Kinshasa, « Ebamba. Kinshasa makambo (Lisolo) »  est un roman de 92 pages publié aux Editions Mabiki de Kinshasa en 2013. L’œuvre a retenu l’attention de plus d’un observateur lors de la cérémonie de son baptême à l’Institut français de Kin-La-Belle.

Baptisant le roman, le Pr Manda Tchebwa a indiqué que celui-ci « est le symbole de l’éveil patriotique congolais et la fierté nationale » en souligant que le Gouvernement congolais est préoccupé de favoriser une reforme en ce domaine en vue de « promouvoir », de « revaloriser » et de « s’approprier » de ses langues locales.

Il a, par ailleurs insisté sur la nécessité de la mise en place des dispositions constitutionnelles et législatives lesquelles assureront la protection et la promotion des langues vernaculaires, plus particulièrement dans le domaine de la littérature et des arts.

De son coté, M. Richard Ali, l’auteur du livre, a relevé que ce roman « décalque ou photographie les mœurs kinoises à travers sa plus belle langue » avant de poursuivre qu’il déballe les différentes réalités ainsi que phénomènes qui caractérisent cette ville  » spectacle » et « tentaculaire ». Ainsi, l’oisiveté, l’ambiance festive, l’alcoolisme, la délinquance, le chômage, le mariage, la débauche, l’occultisme, la prostitution juvénile, l’homosexualité y sont dépeint dans un style pittoresque et un langage sobre et limpide. L’auteur fait promener le lecteur au plus profond de Kinshasa, dans les tunnels et ruelles des quartiers populaires, dans les vacarmes, les combines, les mystères et méandres de la ville  » fantôme »Peindre les mœurs, Jean-Baptiste Poquelin, dit  » Molière » en avait bien la manie. Et Richard est né  également  dans ça, a lancé un observateur.

En réponse à la question sur la motivation de l’auteur d’écrire dans une langue locale ce qui constitue pour les sceptiques un  » enclavement géographique » auquel ces derniers soutiennent avec le maxime latin « Quinque suum » (premièrement les siens) pour dire que ce livre est destiné aux seuls locuteurs de lingala. Richard a balayé d’un revers de main cette thèse en affirmant, certes, que la langue française est un trait d’union pour communiquer avec le monde extérieur. Mais, en écrivant dans sa langue maternelle, il a pris en compte l’idéal d’humanisme et de la diversité linguistique prôné par la Francophonie dans laquelle aucune primauté linguistique n’est admise à l’instar du Commonwealth.

Il n’y a pas de conflit de cohabitation entre  cette langue et celles dites locales, dixit Ali en soulignant qu’écrire ou parler en sa langue locale est « une option dans la francophonie pour se décomplexer de cette hégémonie linguistique ».  » C’est une révolution culturelle où les différentes civilisations multiplient leurs échanges dans un dialogue réciproquement fécondant », a-t-il dit, avant d’affirmer que ce qui s’impose est le  » dialogue des cultures où chaque peuple, civilisation et langue, recevant et donnant en même temps, pourrait parvenir au développement durable et épanouir sa dignité « .

L’écrivain congolais Didier Mumengi, présentant l’ouvrage,  a, pour sa part, félicité et encouragé le jeune auteur en indiquant que la nécessité s’impose de « recourir à l’authenticité » et s’attacher aux langues vernaculaires pour affirmer son identité culturelle et historique ainsi « bâtir » une culture congolaise. Il a relevé que les linguistes défendent que pour bien maîtriser une quelconque langue étrangère et combattre les interférences linguistiques, il  faut commencer par maîtriser la sienne. Il a, par ailleurs fait savoir à l’assistance les enjeux de la diversité linguistique soit du multilinguisme qui est « consubstantiel » à la Francophonie tout comme à l’édification de la civilisation et de l’histoire. Un peuple qui abandonne sa culture ou sa langue se nie et perd ses repères ou sa personnalités, a dit M. Mumengi en interpellant le Gouvernement de fournir les efforts pour une politique de la promotion des langues locales au niveau elementaire de l’éducation.

Ce forum, rappelle-t-on, est un espace de dialogue interculturel qui favorise un troisième type de dialogue qui est celui de cultures. Celui-ci est instrument incontournable de la compréhension mutuelle entre les peuples, et est indispensable au développement équilibré de chaque entité culturelle, linguistique et religieuse du monde pour asseoir la paix. Ce dialogue de cultures n’est possible que dans un contexte de partage de Co-développement. Ce dans ce cadre que Xavier affirma que « les différences, les différends parfois même, permettent d’établir un dialogue fructueux entre diverses cultures, de l’enrichir mutuellement, ce que ne pourrait  réaliser une langue parlée à un simple niveau national ».


Et Bas-Congo Célébra l’enfant africain

« Dis-moi comment tu éduque et nourrit tes enfants, je te dirais qui tu es ». Le continent célèbre le 16 juin de chaque mois « l’enfant africain » en mémoire aux enfants massacrés de Soweto en 1976 (Afrique du Sud). Sur ce, diverses activités étaient organisées à travers les grandes villes africaines en vue de mener un plaidoyer pour la prise des mesures visant la protection générale de l’enfant. La ville de Matadi, dans la Province du Bas-Congo, n’était pas en reste.

La ville de Matadi, au Bas-Congo (Google)
La ville de Matadi, au Bas-Congo (Google)

La ministre provinciale du Genre, de la famille et de l’enfant du Bas-Congo, Thérèse Mambu Nyangi, a présidé lundi dernier dans la grande salle de promotion de l’Institut supérieur de commerce (ISC)/Matadi la cérémonie commémorative de la journée internationale de l’enfant africain sous le thème « éducation de qualité gratuite obligatoire et adaptée pour tous les enfants ». Elle a souligné qu’en raison de sa vulnérabilité, de son indépendance, de son manque de maturité physique, intellectuelle et émotionnelle les soins particuliers devront être accordés à cet enfant pour son émancipation.

A cet occasion, la ministre provinciale de l’enfant a sensibilisé les communautés sur les droits et devoirs de l’enfant en condamnant toute sorte d’exploitations à son  égard. Par ailleurs, elle a fait allusion aux attaques des écoles et hôpitaux dans les zones des conflits armés avant d’insister sur la réinsertion familiale et scolaire des enfants sortis des groupes armés.

En ce qui concerne le volet éducation, Mme Thérèse Mambu, a salué les efforts du Gouvernement de la RDC pour la construction de 1.000 écoles à travers le pays, contribuant ainsi à grande échelle à l’augmentation du capital éducationnel du pays.

Les enfants de toutes les couches sociales étaient conviés à cette cérémonie notamment les malentendants, les albinos, les handicapés physiques qui ont profité de cette tribune pour passer leur message et dénoncer la marginalisation, la discrimination sociale et le rejet dont ils sont victimes. Ils ont plaidé pour la prise en charge de leur école en améliorant les conditions  de travail des enseignants et d’eux-mêmes, car, ont-ils conclu, ils ont droit  à une éducation de qualité et gratuite  au même titre que les autres enfants, afin de participer à l’effort du développement national.

Cette cérémonie qui était lancée concomitamment avec la campagne pour la promotion de la paix et les droits à l’éducation des enfants du Bas-Congo, a connu la participation des membres du gouvernement provincial, des députés provinciaux et des membres des institutions provinciales de sécurité, de la Monusco et de la société civile.


Vers les états généraux de la littérature de la RD-Congo?

Au côté de la politique et de l’économie, la Culture en générale est  un pilier de la modernisation et une dimension incontournable des relations internationales. Comme un seul homme, les écrivains de la RDC à travers l’Union des écrivains congolais (UECO) se mobilisent pour porter loin leur littérature.

Pr Bwabwa, président de l'UECO
Pr Bwabwa, président de l’UECO

Le décor se plante pour la tenue du 15 au 19 juillet prochain du colloque national des écrivains congolais à Kinshasa sous le thème « L’écrivain et la Révolution de la modernité », a-t-on appris du comité organisateur de ce colloque.

Environ cinq cent personnes (500) issues de toutes les couches de la population congolaise prendront part à ce forum qui sera animé par une cinquantaine d’intervenants et modérateurs du monde tant culturel que politique.

Parmi les intervenants et leurs différents thèmes qui seront abordés lors de ces assises, l’on note, MM. Lambert Mende, ministre des médias « Modernité, civisme et citoyenneté », Banza Mukalayi, ministre de la culture « Modernité, sports et loisirs », André Kimbuta, gouverneur de la ville de Kinshasa « Modernité et assainissement », Evariste Boshab « écrivain et modernité », Pr Yoka Mudaba « Modernité et animation culturelle », Pr Ndaywell « Modernité et histoire politique de la RDC », Pr Okolo « Modernité africaine, critique de la modernité », etc.

Hormis le comité préparatoire, indique la source, ce colloque est reparti en 6 parties à savoir, le Centre de lecture de l’UECO, la cité de l’écrivain de Kinkole, la société de sauvegarde et de promotion de la Modernité, le prix littéraire la modernité et le journal hebdo de la Modernité.

L’UECO espère voir le chef de l’Etat Joseph Kabila Kabange apporte son soutien à la littérature congolaise à l’instar des autres arts qui participent au développement de la RDC.


RDC/Environnement: Le parc national des Virunga échappe à la prédation

La plus vieille réserve naturelle d’Afrique inscrite au patrimoine Mondial de l’Humanité, Le Parc National des Virunga,  échappe de justesse de griffes du pétrolier Soco petroleum, l’entreprise britannique qui avait déjà lancée ses activités de prospection. L’exploration pétrolière met en danger l’écosystème du site.

V1Une grande mobilisation ou lobbying peut faire reculer une montagne et fléchir un géant. Fort heureusement, Soco recule devant la pression de la société civile notamment les défenseurs de la nature qui lui ont porté plainte devant les juridictions compétentes pour non-respect des normes sociales et environnementales. L’entreprise pétrolière britannique s’évertue et accepte finalement de mettre fin à ses opérations d’exploration pétrolière dans ce parc ainsi que d’autres sites classés au Patrimoine mondial de l’Humanité de l’Unesco. « Mieux vaut un mauvais arrangement qu’un procès interminable », dit-on.

Mais, s’il fallait rétablir les responsabilités, on doit tout d’abord incriminer le gouvernement congolais qui a soutenu l’idée de mener des explorations pétrolières dans son parc sans consulter les populations locales ni se préoccuper de leur développement. « C’est un gouvernement qui distribue des permis d’exploration comme des cacahuètes », s’indigne un observateur, avant d’affirmer qu’ un « tohu-bohu » s’entretient dans ce secteur car il manque un code minier exhaustif tenant compte du développement des communautés locales.

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RDC/Environnement: Les okapis renaissent

La Réserve de la faune Okapi (RFO) dans la forêt tropicale de l’Ituri (Province-Orientale/RDC), ne tarira jamais malgé la prédation des braconniers qui y font la loi. Cette faune est l’objet de la sauvagerie des miliciens notamment ceux de Paul Sadala alias Morgan qui avaient tué, en juin 2012, plus de quinze okapis en captivité à Epulu.

Okapi tué
Okapi tué

Le nouveau directeur de La Réserve de la faune Okapi (RFO), Lucien Gédéon Lokumu confirme la présence dans ce parc de plus de trois mille okapis à l’état sauvage. Une découverte qui redonne de l’espoir pour reprendre la capture de ces mammifères à Epulu, village situé à plus de 200 kilomètres au Sud-ouest de Bunia (Province Orientale), en vue de les apprivoiser, a-t-il souligné.

Des représentants des bailleurs de fonds sont presque tous revenus à Epulu, siège de la RFO. Ils sont revenus pour reprendre la captivité des Okapis et les replacer dans la réserve, a ajouté M. Lokumu. « Je suis à Epulu avec tous les partenaires. Ce sont eux qui s’occupent de la protection des okapis. Ils sont revenus en provenance de Beni. Ils avaient fui quand Morgan tuait les okapis. Comme on évolue vers la stabilisation et la sécurisation de la RFO, le monde verra encore les okapis dans la station d’Epulu », a-t-il assuré. Les combattants Maï-Maï du chef milicien Morgan avaient tué, en juin 2012, quinze okapis en captivité depuis 1987.

A l’allure d’un zèbre et d’une girafe, l’okapi est un animal qui vit exclusivement en Ituri en RDC. C’est une espèce protégée depuis 1993 et figure sur la liste rouge des espèces menacées, de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN).  L’animal est victime du braconnage à Epulu. La population d’okapis est estimée entre 10 000 et 35 000 individus et la tendance de leur reproduction serait à la baisse.


Kinshasa engendre un Festival du cinéma 100% féminin

Le géni créateur du « Septième art » habite les réalisatrices congolaises. A la soirée d’ouverture à l’Institut français de Kinshasa, les cinéphiles ont assisté à la naissance d’un cinéma exclusivement conjugué au féminin dans tous ses angles. Le géni de la femme congolaise derrière la camera se vit  pendant les quatre jours de cette fête dans la ville de Kinshasa. 

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Kinshasa abrite du 10 au 14 juin courants la 1ere édition du « Festival du cinéma au féminin » organisé par l’Association des femmes cinéastes congolaises (AFCC), une plate-forme qui milite pour « l’autonomisation ainsi que l’épanouissement culturel et artistique de la femme congolaise à travers son art », à en croire sa coordonnatrice, Clarisse Mavuba.

Un rendez-vous à coupler le soufle avec une vingtaine de films fiction et documentaires des realisatrices congolaises vivant au pays et à l’extérieur qui seront projetés dans differents sites, notamment à l’Amphithéâtre de l’Université de Kinshasa, au terrain municipal de Bandalungwa, à Don Bosco à Masina.

Le bal s’est ouvert avec la fiction de Francine Nyakabua « Pourquoi pas moi? »; un documentaire de Claude Haffner  » Noire ici, Blanche là-bas » évoquant les souvenirs d’une enfance loin de la terre natale, de l’identité retrouvée et de l’intégration dans une vie nouvelle émaillée d’une précarité abjecte dont les membres de sa famille se trouve. Pour sa part, la réalisatrice belgo-congolaise, Monique Mbeka Phoba, revient avec une première africaine dans sa gibecière,  » Sœur Oyo ». Une fiction d’une vingtaine de minutes dont l’action se situe dans un pensionnat de Mbanza-Mboma à l’époque coloniale, à travers lequel elle rend un hommage à sa mère qui a étudié dans cette école de renom.

Plusieurs productions cinématographiques égailleront le public, notamment « tout le monde a des raisons d’en vouloir à sa mère » de Pauline Mulombe (Belgique), « Olongo » de Clarisse Mavuba (Kinshasa), « Sistahooh » de Nolda Di Massamba (France), « Kisita » de Carole Maloba (Kinshasa), « Apocalypse » de Sami Kamba (Mbuji-Mayi), « Notre étrangère » de Sarah Bouyain (France/Burkina Faso).


Au pays des taxes « vache à lait »

La République Démocratique du Congo (RDC) va de mal en pis, une taxe en appelle une autre. Le citoyen lambda s’interroge tant sur l’accumulation, la motivation que l’utilité de ces taxes « vache à lait » ainsi que de leur gestion.Après la redevance de fonds de développement pour les infrastructures aéroportuaires (IDEF), communément appelée « GO PASS » à tout passager à l’aéroport international N’djili, le gouverneur de la ville de Kinshasa crée un nouveau feuilleton en instaurant la  » Taxe de statistique d’embarquement dans les avions ». Les passagers à cet aéroport de Kinshasa restent perplexes.

Aéroport international de N'djili (Google)
Aéroport international de N’djili (Google)

A son instauration depuis mars 2009 par la Régie des voies aériennes (RVA), le « GO PASS »  s’est avéré comme une nécessité. Les dirigeants de cette régie n’avaient cesser de conscientiser l’opinion tant nationale qu’ internationale quant à l’importance de cette taxe en ce qui concerne les recettes à générer pour le maintien, la modernisation ainsi que le développement des infrastructures aéroportuaires en RDC, notamment l’aéroport international de N’djili. Un discours prometteur, mais qui du moins n’était qu’une harangue en scrutant l’état de délabrement dans lequel se trouve les aéroports sur l’étendue du territoire national, entre autres celui de Kinshasa (N’djili) qu’on appellerait ailleurs, l’ »aérodrome » du Kenya ou de l’Éthiopie.

Quatre ans après, on a pas des résultats escomptés dudit « Go Pass » sinon un bâtiment de 7 mètres de haut, avec un diamètre de 37 mètres qu’on nomme le « pavillon présidentiel » dont le coût des travaux est estimé à plus de 11 millions de dollars sans aucune contre-expertise. Des chiffres qui ont défrayé la chronique par rapport à la qualité de ce « machin ». Jusqu’alors, en dépit de plusieurs interventions de la société civile, du Ministre de Transport et Voies de Communication, des parlementaires, du Ministre de la Justice et des Droits Humains et de la Cour des Comptes, la gestion et l’affectation des fonds générés par cette taxe restent toujours opaques. La RVA et l’entreprise sud africaine qui a chapeauté ces travaux ne rendent aucun compte aux contribuables ni ne démentent ce qu’ils qualifient de « rumeurs ».

En 2010, les associations de Droits de l’Homme ont exigé une enquête parlementaire sur l’affectation des recettes perçues par la RVA pour la réhabilitation des infrastructures aéroportuaires en RDC. En 2012, le Ministre honoraire de Transports et Voies de Communication, M. Justin KALUMBA, lors d’une visite effectuée à l’aéroport de Kinshasa, avait annoncé l’audit des fonds générés par la taxe « GO PASS » pour lui permettre de voir clair sur la destination de cet argent. On n’en sait grand-chose de cet audit. En 2013 également, LUZOLO BAMBI, ministre en cette époque de la Justice et des Droits Humains,  avait instruit le Procureur Général près la Cour d’Appel de Kinshasa/Matete d’ouvrir une information judiciaire sur la gestion de l’argent généré par le GO PASS. A ce jour, personne ne connaît les conclusions de cette information judiciaire qui était annoncée publiquement.

Au cours d’un atelier organisé par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en mars dernier, à Lubumbashi (Province du Katanga), la Cour des comptes a tiré la sonnette d’alarme en faisant état d’une gestion non orthodoxe de fonds générés par le « GO PASS ». Cette alerte reste lettre morte.

Alors qu’on a pas fini de s’interroger sur l’importance de cette première où tout passager paie 50 $ pour les vols à l’étranger et 10 $ pour ceux à l’intérieur du pays ainsi que de la transparence dans la  gestion des recettes qu’elle pu générer, l’Hôtel de ville Kinshasa coupe l’herbe sous le pied des passagers et cherche à engraisser, pour sa part, ses poches avec la  » Taxe de statistique d’embarquement dans les avions » pendant que son ainée a accouché d’une souris. Désormais, on fait déjà la route avec la nouvelle taxe du gouverneur de la ville de Kinshasa. Tout passager, en plus du « Go Pass », doit débourser 10$ pour s’astreindre à ladite   » Taxe de statistique d’embarquement dans les avions ». On continue de se questionner sur sa fonction à cet même espace aéroportuaire.

La transparence dans la gestion de la chose publique et des fonds y afférents est un principe et un devoir. Mais toutefois, certains « Machos » s’obstinent à cause de leur origine ou accointances contre ce « principe sacro-saint » malgré les inquiétudes et les interpellations de la population. L’impunité s’ancre au plus profond du congolais. Le phénomène « corrompu-corrupteur » a des ramifications à tous les niveaux, et est devenu une culture par manque d’autorité compétente ainsi que des mesures sérieuses pour contraindre et sanctionner les récalcitrants.

Que le citoyen lambda use de prérogatives que la constitution lui confère pour s’opposer par tout moyen de droit à l’enrichissement illicite des autorités politiques , des gestionnaires ou de leurs proches.


Matata Ponyo: « RDC, eldorado des investissements »

Matata Ponyo Mapon, Premier ministre de la République Démocratique du Congo (RDC) invite les entreprises françaises à investir dans le pays. C’était au cours du lancement officiel de la Semaine française qui s’est tenue du 26 au 31 mai dernier à l’Institut français que le chef du Gouvernement congolais s’est exprimé ainsi en estimant que les entreprises françaises ont opéré un bon choix en prenant l’initiative d’investir dans ce pays où « il fait beau investir ».

Siège C.C.I.F.C à Kinshasa (Google)
Siège C.C.I.F.C à Kinshasa (Google)

Dans une ambiance conviviale, Matata a félicité l’ambassade de France et la par la Chambre de commerce et d’industrie franco-congolaise (C.C.I.F.C) qui se sont investi pour cette initiative qui témoigne, selon lui, d’une vraie vision de l’avenir des relations économiques entre les deux pays ainsi que du dynamisme observé dans ce secteur.

Il a affirmé par ailleurs que son gouvernement n’a cessé d’œuvrer  pour l’amélioration du cadre des affaires en RDC en soulignant que, désormais, cela est déjà chose faite.

Entre autres les raisons qui garantissent les investissements dans ce pays, le premier ministre congolais a cité la stabilisation du cadre macro-économique, l’inflation totalement maîtrisée et la stabilité du franc congolais (monnaie nationale) depuis quatre ans.

Dans ce cadre, il a indiqué que son pays entre actuellement dans une dynamique de développement axé sur le processus de transformation de son économie alliant réforme structurelle classique à celle portant sur la gouvernance financière. Il croit qu’avec le guichet unique, des créations d’entreprises, des zones économiques spéciales où des parcs agro-industriels ‘’Made in DRC’’, qui seront opérationnels dès la fin de cette année, la RDC constituera, à ne point douter, l’eldorado des investissements tant nationaux qu’étrangers.

Il a soutenu que la RDC est une terre d’opportunités, une terre d’avenir, 1er pays francophone de par sa superficie avec ses ressources naturelles immenses et diversifiées dans plusieurs secteurs notamment, ceux d’hydrocarbures, de mines, de l’eau, de l’agriculture, etc.  Ainsi, il a demandé aux investisseurs d’accompagner le contexte économique favorable au vu de tout ce qu’il venait de détailler.

Toutefois, il n’a pas manqué de faire allusion aux difficultés ou contraintes qui restent à surmonter et qui illustrent les classements internationaux pas trop flatteurs dans le Doing Business ou dans le Transparency international. Il s’agit de l’absence d’un secteur bancaire adéquat, du manque des capacités dans des nombreux secteurs de l’économie et d’une fiscalité complexe mais en pleine rationalisation.

Il a promis que d’énormes efforts sont fournis pour améliorer rapidement l’environnement du climat des affaires en RDC perturbé par deux décennies des guerres lui imposées par les pays voisins. La RDC  sort du lot, sa croissance économique avoisine 10 % et elle est nettement supérieure à la moyenne africaine au nord du Sahara, a-t-il assuré, appréciant le soutien de la Communauté Internationale pour le développement des infrastructures énergétiques et le transport au niveau routier, fluvial, aérien et maritime qui entrent dans une phase de réalisation concrète.

Le premier Ministre a réitéré son invitation aux entrepreneurs français en promettant de les soutenir, de les protéger  et de  veiller à l’expansion des activités économiques du pays car, c’est maintenant qu’il faut venir investir dans la mesure où les bonnes affaires se font avec ceux qui savent se lever tôt, a-t-il conclu.