Révision constitutionnelle : La CENCO conseille Kabila de s’éclipser après l’échéance
A propos, les évêques membres de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) ont, dans une Déclaration à Kinshasa, affiché leur position et levé le ton contre toute révision constitutionnelle tendant à se passer de l’intérêt supérieur de la Nation et personnalisé le pouvoir en RDC.
Ces prélats catholiques ont sensibilisé la population congolaise à prendre soin de son destin afin d’échapper aux pratiques politiciennes qui sacrifient cet intérêt supérieur . Ils s’opposent contre toute manipulation constitutionnelle, en ce qui concerne particulièrement de ses « articles verrouillés », dont l’article 220 qui fixe à cinq ans renouvelable une fois le mandat du président de la République. En substance, cet article « talon d’Achille » stipule que « La forme républicaine de l’Etat, le principe du suffrage universel, la forme représentative du Gouvernement, le nombre et la durée des mandats du Président de la République, l’indépendance du pouvoir judiciaire, le pluralisme politique et syndical ne peuvent faire l’objet d’aucune révision constitutionnelle ».
Dans le même ordre d’idée, ces ecclésiastiques ont désapprouvé également toute sorte d’initiative malicieuse, qui, sans modifier directement l’Article 220, viserait à » vider celui-ci de son contenu essentiel « . ils ont critiqué tout mode de scrutin qui priverait le peuple de son droit de désigner ses gouvernants et de participer directement à la gestion de la cité.
Par ailleurs, la CENCO exhorte les congolais à « Protéger leur nation en consolidant la démocratie et organiser des élections libres, crédibles et transparentes ». Une protection, qui, selon elle, est une façon de « bâtir un Congo plus beau qu’avant, de ramener la paix, de défendre, de promouvoir les droits, la dignité, le bien être des Congolais ». Ils ont affirmé que cette protection de la nation est aussi une façon de « valoriser les ressources naturelles de la RDC, de ne pas les aliéner ».
Dans le même message, ils n’ont pas manqué de formuler certaines recommandations au gouvernement, au parlement, aux partis politiques, à la Commission électorale nationale indépendante (CENI), aux organisations de la société civile, à la population congolaise, aux partenaires de la RDC et aux ecclésiastiques de ce pays pour tenter de trouver » un consensus aussi large que possible » dans le respect de la Constitution.
Cette sortie fait tache d’huile. Une certaine opinion juge que l’Eglise catholique ne doit pas s’ « immiscer » dans la politique en lieu et place de sa mission primordiale d’évangélisation. D’autres par contre trouvent en cela un acte responsable et salvateur contre un « matraquage » ou « réajustement » de la constitution qui aménagerait une certaine classe.
Quelque soit le délais imparti à un mandat, les inassouvis prendrait cela pour « une étoile filante ».