Kinshasa: Quand les les artistes plasticiennes africaines valorisent leur travail

Article : Kinshasa: Quand les les artistes plasticiennes africaines valorisent leur travail
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15 mars 2014

Kinshasa: Quand les les artistes plasticiennes africaines valorisent leur travail

Dans le cadre des festivités marquant le mois de la Femme, les artistes plasticiennes de l’Afrique subsaharienne, ont exposé à Kinshasa, une vingtaine de leurs tableaux afin de valoriser leur travail. 

Kezi Willys, artiste plasticienne (Google)
Kezi Willys, artiste plasticienne (Google)

LInstitut français de Kinshasa est honoré durant ce mois de mars d’une exposition intitulée « Woman without borders » (Femme sans limites). C’est une collection des tableaux d’une dizaine d’artistes plasticiennes africaines dont Mmes Violet Nantume, Sheita Nakitende, Maria Naita, Stacey Gillian (Ouganda), Anne Mwiti, Tabitha wa Thuku (Kenya), Safina Kimbokota (Tanzanie), Crisa Uwase (Rwanda), Tshiapota Kapinga Scholastique, Marini Clariss, Pendeza Pelinda Malai, Kezi Wyllis (RDC) et Doctorovée Bansimba, Diane Miangounina (Congo-Brazzaville).

Cette exposition présente des toiles à des couleurs vives, sombres et douces avec plusieurs techniques notamment le collage, acrylique et huile sur toile qui retracent de manière surréaliste le vécu quotidien de la femme africaine dans le secteur socioculturel. Son point d’orgue est la valorisation du travail de la femme dans une société « acerbe » où les stéréotypes bat son plein, ont noté les organisateurs. Elle met l’accent notamment sur les violences sexuelles, la stigmatisation, la maternité, la discrimination au travail, dans  le mariage dans la sous-région des Grands-Lacs.

Mme Robinah Nansubuga, de nationalité ougandaise et commissaire de cette exposition a indiqué que celle-ci a eu pour objectifs notamment, « mettre l’accent » sur le rôle de l’art, les difficultés auxquelles les femmes artistes sont confrontées dans leurs carrières notamment l’auto-prise en charge, l’éducation et l’égalité des droits ainsi que la place de celles-ci dans la société. Robinah Nansubuga a souligné qu’à travers ces œuvres, cette exposition vise la promotion du rôle et de la créativité de la femme qui combine bien les différentes tâches tant professionnelles que ménagères, en dépit des tares que la société africaine colle à leur peau. Ces différentes œuvres d’art « unifient » la société en un « Tout », et sont, a-t-elle poursuivi, une « force » pour lutter contre ces clichés et parvenir à l’acceptation de l’autre  ainsi qu’ à un « monde asexué ».

Par ailleurs, Mme Tshiapota Kapinga Scholastique, artiste plasticienne exposant pour le compte de la RDC, a amené, à travers ses peintures, un message de paix, d’amour, de travail, de sens de responsabilité et de réveil ainsi que de la virtuosité  de la femme congolaise sans lesquels la stabilité de la famille serait hypothétique.

Dans l’une de ses toiles où l’on peut apercevoir une horloge dans une crâne humaine de laquelle Scholastique interpelle sur le principe de la notion de temps, de courage, de l’abnégation et de l’instinct de survie qui caractérise la femme congolaise. Elle a expliqué que la femme congolaise en particulier et africaine en générale, se bat contre vents-et-marrées afin de subvenir aux besoins primaires de sa famille avant de déplorer les stéréotypes dû à la coutume qui continuent de peser sur elle et la cloisonne bien que « gardienne » de la nation.

C’est dans le même sens que Kezi Wyllis, artiste plasticienne congolaise, a apporté à travers plusieurs de ses toiles, des messages qui évoquent divers sujets qui « fâchent » notamment l’ industrie du sexe par la jeune fille, l’ambiance, la détente et l’immigration clandestine  contraignant la femme au proxénétisme et au maraboutage dans le but de voyager vers l’Europe (El dorado).

Comme la plupart des artistes, « Miss Kezi » s’est dit déterminé à travers son travail à changer l’image de la femme en invitant celle-ci à s’instruire et se prendre en charge afin de « bouger le monde » . « Je mène un combat loyal pour sortir la femme artiste dans des carcans qui obstruent son image », a-t-elle lancé, avant d’inviter toutes la communauté au sens de l’humanité.

Dans l’une de ses toiles à prédominance de la couleur rouge, symbole de la détresse, révèle- t-elle, cette artiste évoque dans un style surréaliste, le sang que la femme ne  cesse de couler pendant ses menstruations, ses accouchements et dans des rebellions.

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