RDC:Ce qu’a été la semaine de la langue française et de la Francophonie 2014

Article : RDC:Ce qu’a été la semaine de la langue française et de la Francophonie 2014
Crédit:
31 mars 2014

RDC:Ce qu’a été la semaine de la langue française et de la Francophonie 2014

La semaine de la langue française et de la Francophonie a vécu à Kinshasa. Lancée du 15 au 23 mars derniers sous le thème « Francophonie et jeunes talents », plusieurs activités, notamment, le théâtre, la poésie, le conte, la musique, les concours et ateliers littéraires ont marqué les esprits pendant cette période tant à Kinshasa qu’à l’intérieur du pays. Ces journées avaient pour objectifs, d’une part, d’inciter à la culture de la lecture, de l’écriture en langue française et de faciliter les écoliers à sympathiser avec leurs auteurs, d’autre part, de promouvoir la Culture congolaise dans tous ses aspects (diversité). Nonobstant, certains observateurs indiquent que la volonté de mener à bon port la littérature congolaise reste minime et révèlent qu’au-delà de tout snobisme, les défis énormes attendent l’État-congolais, l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF) et les amoureux des belles-lettres quant à la survie de la littérature de la RD-Congo.  

Lire en fête a l'Institut français de Kinshasa (Google)
Lire en fête a l’Institut français de Kinshasa (Google)

La pratique de la langue française est en hausse. Le nombre de locuteurs francophones est aujourd’hui estimé à 220 millions de personnes. Le chiffre est en hausse et pourrait atteindre les 700 millions de locuteurs à l’horizon 2050 d’après les évaluations des démographes. Et le congolais apporte une grande contribution à ces statistiques. Une mégapole d’environ dix millions d’habitants, tout Kinshasa est francophone ou francophile. La langue française y est maintenue comme langue principale de l’éducation, de l’administration, des médias et des affaires depuis l’époque coloniale, et a, constamment évolué dans tous les foyers. Selon l’OIF, 78 % de sa population savent lire et écrire le français et ce nombre atteint les 87 % si l’on prend juste ceux qui savent le parler. Sur ce, l’OIF, a instauré, au cours de tous les mois de mars, des activités devant promouvoir la langue et la diversité culturelle. Etant le premier pays francophone du monde du point de vue démographique  (devant France), la RDC n’a pas dérogé à cette tradition annuelle.

A travers tout  Kinshasa, des écoles primaires et secondaires, des départements d’universités de français, notamment l’Institut supérieur pédagogique (ISP), l’Université pédagogique nationale (UPN) et des centres culturels comme l’Institut français Halle de la Gombe (IFHG), le Centre Wallonie-Bruxelles (CWB), la Maison des savoirs de Kinshasa ainsi que l’Union des écrivains congolais (UECO), l’Association des jeunes écrivains au Congo (AJECO) et la maison d’éditions « MediasPaul » ont témoigné de leur volonté  pour agrémenter diverses manifestations.

Bon nombre d’écrivains congolais étaient au four et au moulin pour partager leurs expériences et animer des activités littéraires dans quelques écoles, lycées et centres culturels de la ville de Kinshasa. Ils ont échangé des informations et des vues sur la problématique de la Francophonie en RDC, les  opportunités qu’offre ce forum quant à la diversité culturelle et linguistique (la promotion des langues locales), posé le diagnostic et proposé des perspectives d’avenir pour cette littérature congolaise en langue française et locales.

Cette crème intellectuelle a affirmé son optimisme quant à la survie de cette littérature dont ses hommes se démarquent par la passion, la créativité, le courage et l’abnégation malgré les conditions abjectes dont  ils sont l’objet. Ils ont encouragé la jeunesse à prendre des initiatives visant la création des salons ou cercles littéraires qui seront des cadres d’apprentissage et d’évaluation de leurs activités littéraires. Par ailleurs, ils ont plaidé pour la facilitation par l’Etat et d’autres structures de faire accéder et bénéficier les aspirants au métier de divers avantages qu’offre la Francophonie.

Dans un concours de poésie et de lecture au CWB et IFHG, un jury composé des écrivains a primé certains poèmes des écoliers pour leur musicalité, leur transfert d’émotion et d’amour  avant de recommander à leurs auteurs (poètes en herbe) de se libérer de la prison  de la rime, de choisir  des vers libres et faire attention  à la syntaxe et à l’orthographe.

Dans le même registre « Médias Paul », a, à cette occasion interpellé la jeunesse congolaise à se cultiver à travers le livre pour connaitre sa littérature en soulignant que la culture au travers de la littérature est l’âme d’un peuple et le miroir de la société qui aide l’homme à se connaître et à découvrir son identité.

« Il faut dès le bas âge télécharger les éléments de valeur dans le subconscient des enfants pour assurer leur avenir », ont noté les représentants de cette maison d’éditions dont l’éducation de la jeunesse et l’éclosion de la littérature congolaise dans le monde ainsi que l’accompagnent des d’auteurs congolais dans la publication de leurs œuvres reste leur cheval de bataille.  C’est dans ce cadre qu’elle procède, désormais, à la Co-publication avec les éditions Bayard Afrique la revue bimestrielle « Planète enfants ». « Une revue éducative, un outil pédagogique pour lire, comprendre et s’amuser », ont-ils souligné en indiquant qu’elle est publiée depuis longtemps dans toute l’Afrique francophone et comprend un fonds constitutif pour l’instruction de la jeunesse dans la durée.

Les défis

Bien longtemps membre à part entière de l’UNESCO, la République Démocratique Congo est l’un des rares pays africains qui n’a pas une Politique culturelle à vision économique et sociale cohérente aux attentes des congolais. Un observateur note que « la Culture congolaise navigue comme un bateau sans phare dans un grand océan ». Comment vouloir sortir du « Guetho » si l’on manque une Politique devant promouvoir la Culture et les Arts ainsi instaurer une véritable littérature de la langue française par l’accompagnement et l’encadrement des auteurs qui manquent des structures viables pour leur émergence?

Demander à tout congolais de vous indiquer le « cadet » des ministères, et il vous dira toute suite que « c’est le ministère de la Culture et des Arts ». Pas nanti, ce ministère est à chaque remaniement confié à quelconque « arriviste » qui ne saura à quel sein se vouer, et y consacre par conséquent, le chaos et l’amateurisme sans se préoccuper de  faciliter les artistes à vendre positivement sa culture dans le monde. Sans stratégie, Son Excellence Monsieur le Ministre se remarque dans son ingérence mais s’avise au contraire dans la promotion des taxes et autres redevances au canal de son « armada publicitaire ».

Tous-azimuts, les artistes congolais plaident pour la création des industries de production et de diffusion des œuvres d’esprits notamment scientifiques, littéraires et musicales dans un pays où les potentiels et la créativité ne sont pas à démontrer.

Au-delà du développement de la pratique du français et des instruments culturels mis en place par l’OIF pour l’évolution de la langue française, il faut également que cette institution s’investisse davantage avec la mise en place des structures économiques fortes pour le développement du pays.

Partagez

Commentaires