Peinture murale : Le Street art bat de son plus fort à Kinshasa

Article : Peinture murale :  Le Street art bat de son plus fort à Kinshasa
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25 novembre 2014

Peinture murale : Le Street art bat de son plus fort à Kinshasa

Sur un mur à Kinshasa (Ph. Anderson Manza www.wenze.com)
Sur un mur à Kinshasa (Ph. Anderson Manza www.wenze.com)

Des façades des murs de Kin-la-Belle se remarqueront par une ambiance visuelle de coloration extraordinaire dès décembre prochain. La peinture urbaine s’engage d’éduquer et sensibiliser toutes les couches sociales sur différentes problématiques de la société. Une drôle de communication pour toucher d’un coup un public large.

La Pensée artistique ainsi que la créativité orneront les murs de la capitale congolaise pendant la 2ème édition du  » Kin-Graff « , un festival de la peinture murale, communément ou abusivement appelée graffitis. Les peintre-muralistes  Congolais, sous le label de l’Asbl  » Culture Plus  » et en collaboration avec le Département des affaires culturelles de l’ambassade des USA à Kinshasa,  s’émouvront en célébrant le  » Congo d’aujourd’hui et de demain  » à travers cet art exceptionnel. Les Kinois s’en approprient déjà. Ils l’ont prouvé  lors de la première édition de ce festival en décembre 2013.

Hélas! Graffitis ou peinture urbaine? ça ne logent pas à la même enseigne. L’un relève de la clandestinité et l’autre de la légalité point barre.  Le premier facilite l’expression libre sur les murs de la ville. De ce point de vue, les kinois ont la niaque de graffitis. En sont-ils les précurseurs? Qui sait. Sans bombes aérosol émaillées ni marqueurs, ils ont toujours eu la manie de se servir de murs pour se transmettre des messages.

Les murailles de Kinshasa ont une éloquence particulière par sa poésie et son altruisme. Selon leur bonne ou mauvaise humeur, elles peuvent être pathétiques, sympathiques, permissifs, érotiques ou pornographiques. Elles sont capables de tout. Flanquer une injure, saluer, renseigner, râler, railler, dénigrer,etc.  » Mbote » (Bonjour),  » Masoko minene » (une postérieure remarquable),  » Zoba » (cons!),  » Epekisai kos(m)uba awa », (interdiction d’uriner ou de déféquer), « Lopango ya koteka te keba na ba miyibi » (cette parcelle n’est pas à vendre gars aux escrots),  » Ecurie songe ya mbeli » (Écurie la pointe du couteau) ,  » Ba nzoy » (les abeilles)… Des tags ou blaze dont les graffeurs ou graffiteurs obtiennent à l’aide de craies, de charbon de bois, de gousses des feuilles vertes, de clefs…

Le second par contre, c’est-à-dire la peinture murale, est un art à part entière avec une esthétique réaliste. Il peut avoir un contenu politique, idéologique, écologique, social, éducatif, religieux, historique ou tout simplement répondre au simple désir d’embellissement du paysage. Quand les graffiteurs passent de la clandestinité du domaine des créations légales, noter que c’est de la peinture murale.

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